L'été où j'ai vu le tueur

roman de Claire GRATIAS

Rouergue, 2019, 202 p. (doAdo)
Rouergue, 2019, 202 p. (doAdo)

Il ne se passe jamais rien dans le petit village d'Hugo. Et l'été c'est encore pire, surtout quand presque tous les copains sont partis en vacances. Alors il passe son temps à dévorer des thrillers sanglants qui lui donnent des frissons et des nuits blanches. A force de lire ces histoires macabres, son imagination lui joue des tours. Mais s'il voyait juste ?

 

Cette nuit, il est convaincu d'avoir vu le voisin jeter une grande housse noire au fond du puits... Que cache-t-elle ? Surtout qu'au même moment, une épidémie tue les chiens du voisinage. A moins que ce ne soit un dog killer ! Parfois les cauchemars débarquent dans la vraie vie, et Hugo et son ami Vadim n'ont d'autre choix que d'enquêter...

Mon avis :

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce roman, entre tension et humour. On s'imagine bien dans le petit village déserté de Saint-Hilaire entre torpeur caniculaire et ennui, que le jeune Hugo, grand lecteur, trompe en lisant des thrillers. Mais dans ce contexte de vacances en huis clos (ils ne sont que six personnages), ses lectures entretiennent sa tendance naturelle à se faire peur et il se laisse plus d'une fois submerger par ses émotions ! Entre le trou au fond de sa cave ("la Porte du Diable"), l'attitude mystérieuse de son voisin et les empoisonnements orchestrés par le "serial dog killer", l'imagination de l'adolescent s'emballe souvent pour rien, le mettant dans des situations mi-inquiétantes mi-cocasses ! Par ailleurs Hugo, qui cherche à attirer l'attention de Vadim le chef de bande populaire, a tendance à en rajouter pour se rendre intéressant. Malgré tout la fréquentation de ce garçon l'aide à prendre confiance en lui : "J'avais du mal à me lâcher, à être simplement moi, sans retenue. C'était sans doute cette capacité que j'admirais chez Vadim".

 

La fin est un peu décevante. D'une part parce que surgit brutalement un nouveau personnage venu de nulle part, Rémi, qui va apporter une aide providentielle un peu artificielle. D'autre part parce que le coupable était prévisible depuis un moment déjà et du coup la résolution de l'énigme manque d'originalité même si le motif fait frissonner. C'est dommage parce qu'il y avait, selon moi, d'autres pistes possibles à exploiter pour surprendre le lecteur...

Patricia Deschamps, mars 2019

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