L'aube sera grandiose

roman d'Anne-Laure BONDOUX

L'heure est à la vérité.

Gallimard jeunesse, 2017
Gallimard jeunesse, 2017

 

Ce soir, Nine, seize ans, n'ira pas à la fête de son lycée. Titania, sa mère, l'embarque vers une destination inconnue, une cabane isolée, au bord d'un lac. Il est temps pour elle de lui révéler l'existence d'un passé soigneusement caché. Commence alors une nuit entière de révélations...

 

Qui sont Octo, Orion et Rose-Aimée ? A qui appartient cette mystérieuse cabane ? Et ce vélo rouge, posé sous l'escalier ? Au fil du récit de sa mère, Nine découvre un étonnant roman familial. Quand l'aube se lèvera sur le lac, plus rien ne sera comme avant.

 

(résumé : Babelio)

 

L'avis de Catherine, prof doc :

Les révélations d'une mère à sa fille, le temps d'une nuit, dans une cabane au bord d'un lac.

Difficile de résumer ce roman sans en dévoiler des bribes et ainsi faire perdre intérêt au futur lecteur… Il se lit aisément, en un souffle. D'une belle écriture fluide et soignée, avec des pauses aux moments les plus denses d'émotion, pour reprendre ensuite avec une énergie renouvelée, il n'y a pas de doute : Anne-Laure Bondoux est une auteure de talent ! On se laisse porter par le récit de cette mère et on ne voit rien venir. Je suis restée bluffée par le passé de cette femme tout en appréciant reparcourir les grands événements de 1970 à aujourd'hui.

On y parle d'amour filial et maternel, de musique, de sport (vélo et natation), de handicap, de solitude, d'héritage. C'est un récit dans le récit qui donne encore plus d'ampleur à toute l'histoire. Un récit plein de poésie et d'humanité. Au fur et à mesure que l'épaisseur des pages encore à lire diminue, la nuit du récit s'amenuise et l'aube apparaît. Un lendemain qui change toute une vie.

Un superbe texte.

Décembre 2017

Mon avis :

On se demande longtemps où le récit du passé enchâssé dans la situation actuelle va nous mener. Certes les souvenirs de jeunesse de Titania expliquent en partie la femme et mère qu'elle est devenue, mais sans que cela ne nous touche pleinement étant donné que les deux héroïnes ne nous ont pas été préalablement présentées (l'histoire démarre in medias res). les épisodes évoqués traînent parfois en longueur durant cette plongée dans les années 1970-80 vaguement ennuyeuse. Lors des retours au présent, dans la cabane, il ne se passe pas grand chose, ce qui donne à la structure d'ensemble un côté un peu artificiel. Heureusement les personnages bien campés et le style fluide, comme souvent chez Bondoux, font que l'on s'accroche malgré tout au texte, qui comporte par ailleurs quelques réflexions poétiques.

 

A travers ce moment d'intimité mère-fille, c'est toute la complicité qui les unit que l'on ressent avant tout. En faisant découvrir à Nine ce refuge "qui m'a toujours aidée à faire les bons choix", Titania partage avec elle des moments déterminants de sa vie ("Rose-Aimée me trimbalait comme une valise", "Un mensonge de plus ou de moins, qu'est-ce que ça peut bien faire?"). En racontant l'histoire de sa propre mère à travers la sienne, en reproduisant cette confession dans la cabane "pendant une longue nuit qui ressemble un peu à celle-ci", elle est clairement dans une volonté de transmission inter-générationnelle : "Même si le monde a changé depuis l'époque où sa mère avait son âge, certaines choses paraissent éternelles" et "C'est peut-être cela son héritage".

Patricia Deschamps, février 2018


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