Une jeunesse au temps de la Shoah

extraits de l'autobiographie de Simone VEIL, "Une vie"

Livre de poche, 2010, 147 p.
Livre de poche, 2010, 147 p.

 

Cette édition pédagogique regroupe les quatre premiers chapitres d'Une vie et couvre la période 1927-1954. Ce que Simone Veil a vécu durant ces années - où elle passa d'une enfance protégée à l'horreur des camps de concentration, puis retourna à la "vie normale" - sans pouvoir partager son expérience avec ceux qui ne l'avaient pas connue, s'inscrit dans le nécessaire devoir de mémoire des jeunes générations. Source de réflexions, son sobre récit est également une leçon de courage et d'espoir.

 

(4e de couverture)

L'avis d'Anaïs, 15 ans :

C'est en lisant le roman sur la Shoah Je renaîtrai de vos cendres que j'ai entendu parler de Simone Veil et que j'ai eu envie d'en savoir plus sur elle. Je n'ai pas tellement de connaissances sur la Seconde Guerre mondiale alors j'ai eu un peu de mal avec le vocabulaire et les références mais heureusement il y a de nombreuses notes de bas de pages. J'ai trouvé ce témoignage de guerre moins "horrible" à lire que A l'ouest rien de nouveau (sur 1914-18), peut-être parce que ce dernier aborde la guerre du point de vue des soldats et des combats.

 

Là on découvre la guerre du point de vue des victimes, c'est-à-dire des Juifs, et on voit l'évolution de la situation pour eux dans leur quotidien. Ils sont des millions à avoir été violentés, déportés, tués, et il est triste de voir qu'on n'a rien fait. L'idéologie nazie m'a semblé complètement stupide!

On suit bien le parcours de Simone Veil, elle va à l'essentiel et le récit avance bien. J'ai apprécié l'encart photos où on la voit avec sa famille. Ce qui lui est arrivé est incroyable, elle a eu tellement de chance, j'en suis ravie pour elle! En fait il y a plein de petits détails qui font qu'elle s'en soit sortie. Elle vient d'une famille aisée et cela l'a sûrement protégée pendant un temps. A Auschwitz, on lui a conseillé de se faire passer pour une fille de 18 ans (elle en avait 16). Et il y avait une Kapo qui l'a sauvée deux fois.

 

Ce qui m'a plu aussi, c'est qu'on voit la vie après la libération des camps, avec toutes les conséquences psychologiques. Certains ne pourront jamais reprendre une existence normale. Contrairement à la plupart des Juifs, Simone Veil fait le choix de parler, et heureusement car l'existence des camps a longtemps été contestée (tout comme certains actes nazis). Les Juifs de France ont été moins touchés que dans d'autres pays car ils se sont davantage battus.

Les deux sœurs de Simone Veil ont survécu mais Milou a eu beaucoup de mal à remonter la pente. Son destin est touchant, elle s'est battue contre la dépression, contre l'anorexie et finalement elle connaîtra une mort un peu stupide.

 

Simone Veil se sera battue toute sa vie, a connu bien des chagrins, des morts autour d'elle. Elle a également fait de grandes choses, évoquées brièvement à la fin du livre dans des discours et interviews. J'ai aimé qu'elle transmette son vécu, ses souvenirs, à sa petite-fille: c'est important de ne jamais arrêter d'en parler, que les nouvelles générations soient au courant. D'ailleurs l'adolescente est admirative de sa grand-mère! Celle-ci nous fait comprendre qu'il n'y a pas de honte à avoir, et surtout que les humains peuvent être bien stupides... Car à l'issue de cette lecture, une question continue de m'interroger: comment les nazis ont-ils pu faire ça?

Janvier 2021


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