Quand on dansait sur les toits

roman de Tristan KOËGEL

Didier jeunesse, 2023, 242 p.
Didier jeunesse, 2023, 242 p.

Pablo et Mayssane sont voisins, et depuis tout petits inséparables. Gamins, ils s'imaginaient pirates navigants jusque dans les étoiles, amis pour toute la vie. Lorsqu'elle a eu 11 ans, Mayssane est tombée malade et Pablo a déployé toute son énergie pour lui faire garder le sourire. Et ça a marché ! Alors, quand des années plus tard Mayssane tombe malade une deuxième fois, Pablo pense user de la même méthode.

Mais l'amour a fait place à l'amitié, l'innocence les a quitté et le jeu n'est plus celui de leur enfance...

Mon avis :

Coup de cœur pour cette belle histoire d'amour sur fond de maladie, triste mais poétique.

Le roman commence fort, avec une héroïne mourante, Mayssane, et un héros qui parle à sa jacinthe comme si elle était la jeune fille. Ces deux-là sont inséparables depuis tout petits, l'amitié complice s'est muée en complicité amoureuse et leur lien est si fort que l'on ressent d'emblée leur souffrance d'être séparés par la maladie. Tour à tour, ils remontent le fil de tous les événements, de tous les actes, de toutes les paroles qui ont contribué à le forger.

 

C'est beau et c'est touchant car Pablo et Mayssane sont deux croqueurs de vie qui ont bien compris que "il ne faut penser qu'à vivre, et à rien d'autre tant qu'on le peut". Ils s'amusent, vont au bout de leurs idées un peu folles, faisant de chaque jour un moment unique ("Qu'est-ce que tu as fait d'important, aujourd'hui?"). Ils sont d'ailleurs un modèle pour les autres, un repère, un moteur ("Ils avaient beaucoup de mal à croire qu'il pourrait y avoir un jour Pablo sans Mayssane ou Mayssane sans Pablo").

 

Alors quand la maladie s'invite, Pablo est déterminé à la vaincre à ses côtés, ou tout au moins à l'accompagner. L'adolescente offre une belle métaphore de la mort: "Quand la mer a mangé le soleil et que le ciel devient noir, si on navigue assez longtemps jusqu'à l'endroit où ils se rejoignent, on s'envole vers les étoiles". Pablo n'est seul, tous les proches de Mayssane se fédèrent autour d'elle, mais il est essentiel, comme la jeune fille le comprendra.

 

On se laisse surprendre par la fin et on referme le livre en se disant que oui, c'est dans cet état d'esprit-là que l'on devrait tous vivre, en se concentrant sur "les choses importantes" et en continuant de chercher "où se cachent toutes celles qui [nous] attendent" encore.

Patricia Deschamps, juillet 2025

même auteur
même auteur

Retrouvez Takalirsa sur Facebook, Babelio, Instagram  Youtube et Tik Tok

Making of d'une chronique