Les humanimaux

romans d'Eric SIMARD

L'enfaon

Il cachait ses secrets sous des montagnes de souffrance.

Syros, 2020, 103 p. (Mini Soon dyscool)
Syros, 2020, 103 p. (Mini Soon dyscool)

 

 

Il y a un nouveau dans la classe de Leïla. Mais L'enfaon n'est pas un élève comme les autres, il vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Il est mi-enfant mi-animal et il est doué de capacités extraordinaires...

Mon avis :

D'emblée on est touché par cet enfaon seul et tristounet qui nous est présenté du point de vue de Leïla, sa camarade de classe amoureuse. Nous ne sommes pas dans du fantastique mais bien de la science-fiction, puisque l'enfaon a été "conçu quelque part en France dans une couveuse artificielle" et, atteint d'une maladie rare, soigné par injection de... gènes de cerf!

 

Comme la maîtresse on est "pris(e) d'affection pour lui" car il se sent bien sûr différent, intellectuellement, émotionnellement ("J'ai besoin qu'on m'aime pour donner le meilleur") et physiquement. Quand ses premiers bois font leur apparition, l'enfaon commence à subir le harcèlement de certains. Leïla, admirative, impressionnée, n'ose pas lui parler: "J'ai eu envie de l'aider. Mais comment?" Elle se demande aussi comment est son quotidien au CHGM ("Que se passe-t-il derrière ces portes?").

 

Ainsi l'histoire est intrigante mais contient également beaucoup de souffrance. J'ai trouvé la seconde partie un peu accélérée: les deux héros se sont à peine liés d'amitié que les voilà amoureux et adultes.

Malgré tout, ce premier humanimal que je découvre est suffisamment accrocheur pour que j'aie envie de découvrir d'autres petits personnages de la série!

 

Patricia Deschamps, janvier 2022


L'enrequin

Il paraît qu'on nous retient dans le centre pour nous protéger du monde extérieur, mais je pense plutôt que les humains ont peur de nous à cause de nos pouvoirs.

Syros, 2024, 39 p. (Mini Soon)
Syros, 2024, 39 p. (Mini Soon)

 

Chaque humanimal est un être unique, mi-enfant mi-animal, doué de capacités extraordinaires.

Dès qu'il y a une goutte de sang dans les parages, l'enrequin ne peut plus se maîtriser, il devient violent. Dans la cour de l'école, personne ne veut jouer avec lui. Ses camarades ont trop peur car on ne sait pas de quoi il est capable. L'enrequin, lui, se pose cette question : "Quand on est méchant, est-ce qu'on le reste toute sa vie ?".

Mon avis :

Les humanimaux sont des enfants génétiquement modifiés: "Nous avons tous été sauvés par des gènes d'animaux à notre naissance. Et ces gènes s'expriment de plus en plus à mesure que nous grandissons".

Chez l'enrequin, cela se traduit par une agressivité de plus en plus accrue. Dominé par son instinct de prédateur, il perd tout contrôle lorsqu'il perçoit l'odeur du sang. C'est vrai qu'avec ses dents pointues et sa violence incontrôlable, il fait terriblement peur! Il y a même "une sirène stridente qui avertit quand on saigne". Les scènes où le drame menace sont impressionnantes.

 

Et en même temps, il est touchant cet enrequin. Il faut protéger les autres du danger qu'il représente, néanmoins il reste un enfant qui a besoin de jeu et d'amis. Il se sent profondément seul, et en même temps humilié par son côté requin. Il ne se souvient jamais de rien après l'agression, comme s'il avait une double personnalité et que la mauvaise prenait le dessus. J'ai trouvé très triste également que les personnages n'aient pas de prénom. Certes, les désigner par leur côté animal facilite l'identification et la visualisation par les jeunes lecteurs, cependant l'on pourrait au moins individualiser le héros.

 

Dès lors, comment s'en sortir? L'enrequin entrevoit une solution en la personne de l'enrascasse, cette jolie rousse qui a apprécié qu'il prenne sa défense face au prétentieux enthon. Et s'il existait un moyen de contrebalancer sa violence naturelle par des actes de gentillesse? Tous les espoirs sont permis, même si rien ne sera simple.

Patricia Deschamps, février 2024

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