Le jour du slip, je porte la culotte

d'Anne PERCIN et Thomas GORNET

Rouergue, 2013, 59 p. (Boomerang)
Rouergue, 2013, 59 p. (Boomerang)

 

Dans le texte d'Anne Percin ("Le jour du slip"), Corinne se réveille affublée d'un zizi et s'aperçoit que tout le monde l'appelle Corentin et a l'air de trouver cela normal... Tandis que Thomas Gornet nous raconte dans "Je porte la culotte", l'effet que ça fait de se retrouver dans la vie de Corinne quand on croit être Corentin ! La journée incroyablement drôle de deux enfants qui se retrouvent projetés dans le genre opposé, à l'âge où les identités masculines et féminines s'affirment, dans la cour de l'école mais aussi dans les attitudes des adultes!

(4e de couverture)

Mon avis :

C'est parce que l'on devait emmener les élèves voir l'adaptation théâtrale que je me suis intéressée à ce petit roman double. Le covid nous en a empêchés néanmoins le livre a tout à fait sa place au CDI! On y suit, le temps d'une journée, Corinne et Corentin dans le corps l'un·e de l'autre, à travers la découverte des stéréotypes de genre et des différences d'attitude des gens qui y sont liées.

 

Corinne-garçon n'a pas droit au bisou du matin de sa maman pourtant Corentin-fille semble l'apprécier. En tant que fille, Corinne devait finir ses légumes selon la dame de service, alors que Corentin a droit à du rab de purée. En sport, c'est aux garçons de s'occuper des matelas du gymnase "sous prétexte qu'ils sont plus costauds". Dans le corps de Corentin, Corinne n'ose plus pleurer ("Un garçon qui pleure, c'est plus grave qu'une fille qui pleure, on dirait!"). En classe, la mixité ne semble pas de mise ("Un garçon ne doit jamais être à côté d'une fille").

 

Pour l'un comme pour l'autre, il y a une évidence: on n'a pas les mêmes jeux ni les mêmes sujets de discussion selon son sexe ("Je ne crois pas qu'une fille ferait ça"). En cela les deux récits se font écho, laissant les deux enfants déstabilisés: comment se comporter en tant que garçon, en tant que fille ("Je ne sais plus quoi faire, plus quoi dire")? Même si Corinne-garçon finit par changer d'attitude, se permettant des choses qu'elle ne ferait pas habituellement (comme "faire le zouave" en classe) et que Corentin-fille tente un rapprochement auprès de son copain Ludo. Une chose est sûre: il a l'air très traumatisant pour un garçon de ne plus avoir de zizi ("C'est sans doute un cauchemar")!..

 

J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas "d'après": en quoi l'expérience a-t-elle modifié la perception des genres chez les deux jeunes héros? Leur comportement va-t-il changer après ça? Voilà une réflexion qui serait intéressante à débattre avec les enfants!

Patricia Deschamps, mars 2022

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