L'histoire du garçon qui voulait vivre dans un bocal

de Lisa THOMPSON

Pocket jeunesse, 2017, 318 p.
Pocket jeunesse, 2017, 318 p.

Matthew est un collégien qui ne parvient plus à se rendre à l'école depuis plusieurs mois et reste reclus dans sa maison, principalement sa chambre et le bureau. Atteint de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) il a peur des microbes et se lave constamment les mains. Le mal empire et il se sent obligé de tout laver autour de lui. Dans les moments de répit, il observe ses voisins de l'impasse. 

 

Un jour, un enfant disparaît. Matthew est la dernière personne à l'avoir vu. Il veut mener son enquête mais comment faire s'il ne peut plus sortir de chez lui ? Pourra-t-il revenir à une vie normale ? Pourquoi souffre-t-il de ces TOC ?

L'avis de Catherine, prof doc :

Premier roman de l'auteure, une histoire qui sonne juste.

Ecrit à la première personne, ce récit est aussitôt prenant et on s'attache vite à ce jeune personnage. Il a un regard aiguisé sur le monde qui l'entoure et soulève plus d'une fois les manques de logique, non sans humour.

L'intrigue tourne autour de son quotidien difficile : ses craintes et obsessions, l'incompréhension de ses proches, le début d'une thérapie, des éléments du passé portés à notre connaissance progressivement. Puis l'enquête sur la disparition de l'enfant apporte un rebondissement. Tous les habitants de l'impasse sont bouleversés, le quartier est en émoi. Les TOC redoublent d'importance… Chaque personnage du voisinage est bien caractérisé et dépeint par Matthew avec sa touche personnelle et son ressenti.

 

J'ai trouvé l'ensemble très crédible, fort bien construit avec un crescendo d'intérêt et d'émotions au fil des pages. La fin est attendrissante avec un passage poignant.

Un roman jeunesse réussi sur un sujet pas facile à traiter, qui n'est pas sans rappeler Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon portant sur une autre maladie, l'autisme.

Janvier 2019

Mon avis :

Un roman judicieux, dont la partie enquête adoucit la gravité du thème traité.

Matthew est un garçon touchant. On comprend vite que sa phobie des microbes, qui lui fait se laver les mains jusqu'à en souffrir et fuir la compagnie des autres quitte à s'isoler, y compris de ses parents, est liée à un sentiment de culpabilité concernant son petit frère Callum mort-né : "Le petit scarabée de la culpabilité remua dans mon ventre", "Il me manque, le petit frère que je n'ai jamais connu. Celui qui est mort par ma faute". C'est un poids terrible, qu'il se refuse à partager avec quiconque... à part le petit lion sur son papier-peint, son unique confident.

 

Et voilà que le petit-fils du voisin disparaît. Les voisins de l'impasse, Matthew connaît toutes leurs petites habitudes : il occupe ses journées à les observer depuis la fenêtre de sa chambre - son "bocal" comme dit Casey la teigne, qui le compare à un poisson. C'est donc une enquête en huis clos façon Cluedo, avec des suspects à la personnalité bien définie. La vieille Nina qui laisse toujours une lampe allumée, M. Charles qui a l'air peu perturbé par la disparition de son petit-fils, M. Jenkins le prof de sport "hypocrite qui torture les enfants", Melody qui passe son temps au cimetière, Jack le caïd autrefois meilleur ami de Matthew, Penny "la vieille chouette qui se mêle de tout"... Tous ont quelque chose à cacher et de nombreux mystères enveloppent le quartier.

 

Matthew le perspicace repère immédiatement tout ce qui sort de l'ordinaire dans la routine du quartier, ce qui est précieux pour l'enquête. Mais il est cloîtré dans sa chambre... Alors il va avoir besoin de la complicité de Melody, puis de Jack. Sa vision des gens et des choses change. On le préserve et on le bouscule à la fois. Et petit à petit, il va être amené à "affronter ses peurs" et à "arrêter de m'inquiéter", à se raccrocher à la "vraie vie". Rien n'est simple, mais il a le soutien de son entourage et les conseils du docteur Rhodes grâce à qui, enfin, la parole se libère. Oui pas de doute : avec un peu de volonté et beaucoup d'amour, "ça va aller".

Patricia Deschamps, janvier 2019

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