Journal d'un enfant de lune

BD de Joris CHAMBLAIN (scénario) et Anne-Lise NALIN (dessin)

C'est fou ce qu'un regard peut faire mal, quand votre corps est différent.

Kennes Editions, 2017, 55 p.
Kennes Editions, 2017, 55 p.

Morgane a seize ans. Elle vient d’emménager dans une nouvelle maison avec ses parents et son petit frère. Tandis qu’elle déballe ses cartons, elle trouve un journal intime caché derrière un radiateur. C’est celui de Maxime, un jeune homme de dix-sept ans qui y raconte son étrange maladie qui l’empêche de vivre à la lumière du jour. C’est un enfant de la lune...

 

Elle va le lire et vibrer à ses mots et n’aura alors plus qu’une seule idée en tête: retrouver la trace de Maxime pour lui rendre son journal oublié.

 

(4e de couverture)

L'avis d'Anaïs, 12 ans :

Mon avis :

lire les premières pages sur le site de l'éditeur
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Une belle histoire triste pour mieux comprendre ce que vivent les enfants atteints de cette maladie génétique rare appelée Xeroderma Pigmentosum.

Ce que découvre Morgane dans le journal de Maxime, c'est que le quotidien d'un "enfant de lune" n'est fait que de contraintes : ne sortir que la nuit; resté enfermé la journée tout en se protégeant grâce à des ampoules blanches au plafond, du film qui filtre les rayons UV aux fenêtres, de la crème solaire sur la peau exposée; et quand sortir devient nécessaire (pour aller en classe notamment), enfiler une sorte de combinaison d'astronaute qui, tout comme la peau tachetée, attire les regards et vaut souvent des moqueries ("Maximonstre")... Pour cette adolescente un brin capricieuse qui passe son temps à se plaindre pour pas grand chose, c'est une révélation.

 

Les mots de Maxime sont en effet très touchants. L'album alterne entre la situation actuelle, présentée comme une enquête (qu'est devenu Maxime ?), et les extraits en images du journal intime. Si le sujet n'est pas facile, le dessin, vivant et coloré, le contrebalance avec un joli peps, et offre évidemment de magnifiques scènes nocturnes. Derrière la colère et la frustration de Maxime ("Comment pouvez-vous faire miroiter des possibilités qui ne sont qu'un espoir éphémère?"), on décèle une grande souffrance, renforcée par la culpabilité de causer du souci à ses parents. 

Mais l'intrigue amènera Morgane à rencontrer des enfants touchés par la maladie et pourtant "pleins de vie, heureux, solidaires", ayant tout simplement appris à vivre autrement : "Ils m'ont émue". La fin, inattendue, mêle soulagement et déception (pour l'héroïne !) qui aura vécu une "expérience enrichissante" et même déterminante, tout comme le lecteur sensibilisé à une maladie concernant certes peu de personnes, mais dont il faut cependant parler... et faire accepter.

Patricia Deschamps, avril 2018

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