Seconde chance

roman de Loreleï KAROL

Un pas après l'autre, pas de problème, on a déjà ouvert le chemin.

Mijade, 2021, 179 p.
Mijade, 2021, 179 p.

 

Jeanne et ses amis habitent dans la "diagonale du vide", une région que les industries ont désertée, provoquant chômage et pauvreté. Si personne ne parle de ses difficultés, au collège, à bien y regarder, on les devine derrière certains détails, pas si anodins: ce matin par exemple, Lou-Ann est arrivée sans manteau sous la neige... Mais heureusement les amis sont là pour faire face, grâce à de supers initiatives solidaires !

Mon avis :

Dans ce roman évoquant la crise économique, le chômage et la pauvreté, il y a un ton humoristique et beaucoup de bonne humeur qui encouragent à rester positifs malgré les circonstances. Le petit groupe que Jeanne et ses ami·es constituent est très complice et déborde de bonne humeur. Surtout, il y a une solidarité entre eux qui fait que lorsque l'une va mal, les autres réagissent aussitôt.

J'ai trouvé dommage que l'autrice mette autant de temps à exposer la situation précaire de la jeune Lou-Ann qui est pourtant une évidence ("Le salon était vide [de meubles]", "On n'a plus rien, papa et maman sont au RSA"). Ce qui est intéressant, c'est l'idée qui va germer dans l'esprit des adolescents pour venir en aide à leur copine sans lui faire la charité ("Trop honte de demander"). Le roman bouscule par ailleurs des idées reçues sur les chômeurs, parfois injustement perçus comme "des fainéants et des profiteurs".

 

L'esprit d'initiative de Jeanne & cie les embarquent dans un projet d'économie solidaire (un échange de vêtements, puis d'objets divers) auquel vont adhérer leurs professeurs (pour une fois qu'ils ont un bon rôle!). L'entraide va vite devenir virale car "Lou-Ann n'est pas la seule dont les parents ont de gros soucis d'argent": dans cette région désertée par les entreprises (qui préfèrent délocaliser en Pologne où la main d'œuvre est moins chère...), c'est toute une population qui est durement touchée par la pauvreté.

 

L'histoire pourrait sembler idéalement optimiste. En réalité, la solution trouvée est tout à fait réalisable avec un peu d'organisation et de disponibilité. Le roman délivre un joli message, donnant envie de lutter contre la fatalité. Malgré tout il m'a semblé un peu ennuyeux et les nombreuses citations littéraires lancées par le jeune Manoa peuvent rebuter les lecteurs.

Patricia Deschamps, janvier 2023

crise économique
crise économique
solidarité
solidarité

Retrouvez Takalirsa sur Facebook, Babelio, Instagram  Youtube, Twitter et Tik Tok