Quatre sœurs

roman de Malika FERDJOUKH

1. Enid

Ecole des loisirs, 2003, 138 p. (Médium)
Ecole des loisirs, 2003, 138 p. (Médium)

Enid est la dernière d'une famille de cinq filles. Depuis la mort des parents c'est l'aînée, Charlie, qui a la responsabilité de ses sœurs. Tante Lucrèce alias "l'emmerdeuse", qui est leur co-tutrice légale, leur envoie un chèque le 2 du mois et une visite le 36.

 

Le quotidien n'est pas toujours facile, entre gros soucis d'argent et petites chamailleries. L'arrivée d'une invitée à la Vill'Hervé, Colombe, n'arrange pas les choses...

 

Et voilà qu'un soir de tempête, le vieux sycomore s'effondre dans le puits! Depuis, Enid ne retrouve plus la petite chauve-souris qui y logeait... et entend des plaintes déchirantes chaque fois qu'il y a des rafales de vent. Celles d'un fantôme?

Mon avis :

Ce roman est sûrement le plus connu de Malika Ferdjoukh, mais pas le plus réussi selon moi.

Chacune des sœurs a sa personnalité propre. Enid, la narratrice, est une fillette espiègle gentiment désobéissante (par exemple elle prend en cachette ses deux chats pour dormir avec elle), qui n'a pas peur de descendre explorer le puits pour découvrir l'origine des "pleurs" que l'on entend par grand vent. L'autre intrigue est menée par Bettina la peste qui, avec ses copines, organise des "farces" à la douce Colombe dont elle est jalouse. Bettina est celle qui a le plus fort caractère. Tout le contraire de Hortense la discrète dont on ne sait qu'une seule chose : elle aime la lecture et écrire. Pas vraiment de péripéties donc, dans ce roman narrant le quotidien de la fratrie.

 

Malgré leurs différences, les cinq sœurs s'entendent bien et répondent toujours présentes les unes pour les autres. Charlie joue la maman poule qui rassure, soigne et veille au bien-être de chacuneGeneviève, efficace et ordonnée, est l'intendante en charge du linge et de la cuisine. Son allure douce cache pourtant un secret, une activité extérieure surprenante...

Chacune des sœurs partage d'ailleurs sans le savoir le même fait inavoué : parfois leurs parents leur apparaissent et conversent avec elles quelques minutes. Des scènes touchantes dans lesquelles on perçoit la difficulté pour ces jeunes filles à faire leur deuil.

Bref l'ensemble est sympathique cependant je n'y trouve pas suffisamment matière à poursuivre la série.

Patricia Deschamps, janvier 2019

♦ L'adaptation BD de Cati BAUR

Delcourt, 2011, 146 pages
Delcourt, 2011, 146 pages
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Mon avis :

Je ne suis pas fan du graphisme que je trouve un peu vieillot (les héroïnes font beaucoup plus âgées qu'en réalité, surtout la pauvre Geneviève qui ressemble à une quadra), et le texte, très fidèle au roman, aurait pu être coupé par endroits pour éviter la surcharge, mais le ton et l'ambiance sont proches de ce que l'on ressent à la lecture de l'oeuvre. Les teintes foncées se marient bien avec le sombre manoir où vivent les sœurs Verdelaine, particulièrement les soirs de tempête, ou à l'évocation de "l'histoire chagrinante et très horrifiante de Guillemette Auberjonois" (oui : l'auteur aime les noms incongrus!). Les personnages sont facilement identifiables. Colombe est très réussie, avec son visage et son attitude d'ange contrastant avec la méchanceté de Bettina. La mise en page, bien que classique, retranscrit bien l'agitation et la vie qui règnent dans la maisonnée, et donne du mouvement à une intrigue un peu plate.

L'album se clôt sur un mot de Malika Ferdjoukh expliquant la genèse de ce projet commun avec Cati Baur.

Patricia Deschamps, janvier 2019


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