Pyramide

roman de Gaëtan B. MARAN

Syros, 2023, 308 p.
Syros, 2023, 308 p.

Dans un désert sans fin, quelques peuples pauvres survivent sous l’autorité d’un leader impitoyable nommé Oasis. Leur seul espoir ? L’épreuve qui, tous les sept ans, remet cette place en jeu.

Soixante-quatre jeunes concurrents sont envoyés s’affronter dans une pyramide truffée de pièges. Un seul atteindra le sommet, à condition d’être plus rapide que le sable qui avale tout sur son passage…

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Le résumé de ce roman est alléchant, en entamant sa lecture on se dit que l'intrigue est à la croisée de Hunger games et de Labyrinthe. Celle-ci démarre de suite, tandis que le 64e candidat pénètre dans Pyramide. J'avoue avoir été perdue au début entre les différents personnages, principaux et secondaires, et leurs clans. Saël est un Discipliné, Naia vient du Couchant. Celma fait partie des Mouvants, des rebelles très solidaires entre eux qui "s'entraînent depuis la naissance" afin de "changer les choses", notamment la domination de l'indétrônable Famille ("La rigueur dans l'organisation du groupe est impressionnante"), représentée par Griff et les siens.

 

J'ai également mis un moment à comprendre le véritable enjeu de cette épreuve se déroulant tous les sept ans. Il s'agit bien sûr de renverser l'Usurpateur (Oasis) pour "mettre fin à des millénaires d'exploitation" et "créer un monde plus juste". Mais ce n'est qu'à la moitié du livre que j'ai compris que le pouvoir d'Oasis était lié au contrôle de l'eau. C'est en effet la Pyramide qui libère (ou pas) cette dernière. Par ailleurs Oasis est secondé par la Hezed (l'Elue) et ses lugubres vodours aux yeux blancs (des sortes d'esclaves guerriers).

 

Nos trois héros tentent donc de survivre dans la labyrinthique Pyramide se remplissant de sable, jonglant entre leurs concurrents (une minute d'obscurité signale chaque mort), les pièges cachés et les coffres de ravitaillement (souvent piégés eux aussi). Si Celma et Saël ont été entraînés à se battre, la fluette Naia a pour seule stratégie la discrétion ("Ce qu'elle sait faire de mieux: disparaître"), complétée par une certaine capacité à se montrer maligne. Si l'ensemble est un peu long à se mettre en place, il y a par la suite quelques bonnes scènes d'action.

 

J'ai aussi apprécié l'après Pyramide, le récit se poursuivant après la désignation du vainqueur afin de mieux nous faire comprendre le fonctionnement global du système (pour tenter de le contrecarrer). Ces derniers chapitres présentent néanmoins quelques longueurs.

J'ai trouvé globalement que, malgré des qualités d'écriture, cette dystopie manquait de consistance et d'originalité.

Patricia Deschamps, août 2023


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