Publié simultanément à Londres et à New York en 1851, Moby Dick, ou la Baleine (Moby Dick, or the Whale) n'eut aucun succès. Seul l'écrivain Nathaniel Hawthorne apprécia l'immensité épique et symbolique de ce roman. Il fallut plus d'un siècle pour que le monde reconnut Moby Dick, qui appartient en fait plus au XXe siècle qu'au XIXe. Épuisé d'avoir écrit en dix-huit mois ce livre colossal, accablé par l'échec, Herman Melville s'enferma, à trente-deux ans, dans une solitude désespérée. Et son dernier livre, Billy Bud, marin ne sera publié que trente ans après sa mort.
Herman Melville mourut le 28 septembre 1891 dans l'indifférence générale. Redécouvert après 1920, les subtilités et les symboles de son oeuvre hantée par une angoisse qui est au cœur de notre temps lui attirent de plus en plus de lecteurs.
Source : www.larousse.fr
Attirés par la mer et l'aventure, le jeune Ismael et son ami Queequed embarquent à bord du Pequod, un baleinier appartenant au capitaine Achab.
Ce sombre et mystérieux personnage n'a qu'une idée en tête : retrouver et tuer la baleine blanche Moby Dick qui lui a arraché la jambe quelques années auparavant.
Tout l'équipage va bientôt partager l'obsession d'Achab...
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
Moby Dick est considéré comme un grand classique de la littérature voire parfois (comme dans « la bibliothèque idéale » parue il y a quelques années chez Albin Michel) comme LE chef d'oeuvre de la littérature américaine. Attiré par cette réputation flatteuse, je me suis donc attaqué à cet énorme pavé avec gourmandise.
Et dès les premiers chapitres il faut admettre que la magie opère, le style lyrique de Melville nous emporte dans cette lutte acharnée entre le Bien et le Mal. Libre d'ailleurs au lecteur de décider qui d'Achab ou de Moby Dick représente l'un ou l'autre, les choses étant évidemment bien plus complexes qu'elles n'en ont l'apparence.
La lecture de Moby Dick serait donc un bonheur total s'il n'y avait malheureusement toutes ces descriptions encyclopédiques sur les différents aspects de la chasse à la baleine qui, mises bout à bout, doivent représenter pas loin de la moitié du roman ! Personnellement elles m'ont fait « décrocher » plusieurs fois et j'avoue avoir suivi le conseil de Daniel Pennac (dans son essai Comme un roman) et avoir survolé des pages pour retrouver plus rapidement Achab, Ismaël et l'équipage dans la poursuite de leur folle aventure.
Malgré cette réserve tout à fait subjective qui ne doit pas empêcher le lecteur d'embarquer à bord du Pequod, Moby Dick reste une lecture très intense dont on se souvient longtemps !
Décembre 2014
En 2014 l'auteur de bande dessinée Christophe Chabouté nous offre sa vision du classique d'Herman Melville et c'est tout simplement magnifique.
Fidèle au roman, Chabouté évite néanmoins les nombreuses digressions techniques de celui-ci pour se concentrer sur la lutte à mort entre le gigantesque cachalot blanc et le tourmenté capitaine Achab.
Noir et blanc somptueux, texte limité au strict nécessaire, tension constante, cette splendide bande dessinée en deux tomes est un hommage à la fois fidèle et très personnel à un monument de la littérature.
En partant sur les traces de Mocha Dick, le cachalot qui a inspiré le roman de Herman Melville, ce documentaire étayé par une expérience grandeur nature apporte la preuve que ces géants des mers
ont bien coulé des baleiniers.