Mirapolis

roman de Hélène MONTARDRE

1. Les ombres de la cité

Magnard jeunesse, 2014, 320 p.
Magnard jeunesse, 2014, 320 p.

Le jeune Anguéo vit dans la Cité, dans la ville du bas, avec les travailleurs qui vivent heureux, guidés par une voix qui leur dit ce qu'ils doivent faire. Ils travaillent à la chaîne dans des unités et ne se posent aucune question. Ils ne savent ni lire ni écrire, nul besoin puisque la voix est là pour eux. Ils ont tous été conditionnés dès leur naissance. Dans la ville du haut se trouvent les dirigeants mais ce monde semble n'être qu'illusion. 

 

Un jour Anguéo découvre une porte masquée et la curiosité l'emporte malgré le conditionnement reçu. Il va rencontrer le vieux Nakat, bibliothécaire qui l'initie à la lecture, au monde des livres et des pensées. Anguéo apprend qu'il existe un «ailleurs», un monde au-delà de la Cité et peu à peu Nakat lui confie subtilement une mission...

 

L'avis de Catherine, prof doc :

J'aime beaucoup l'écriture précise aux accents poétiques d'Hélène Montardre. Bien sûr le sujet d'une cité qui surprotège l'humain face aux difficultés extérieures après une Grande Catastrophe n'est pas innovante mais c'est le thème de l'écriture et de la lecture qui est intéressant. Les livres sont-ils utiles finalement? Peut-on s'en passer? A quoi servent les bibliothèques? Au final est-il préférable pour une société heureuse d'interdire la lecture ou bien de la promouvoir?

La réponse est peut-être dans une phrase de Nakat : «Les livres pourraient t'emmener ailleurs.» Durant son enseignement Nakat raconte l'histoire de l'écriture et la naissance des bibliothèques, la nécessité de conserver les livres et les manuscrits, l'invention du papier par les Chinois. 

J'ai donc beaucoup aimé ce livre jeunesse qui fait naître un questionnement. Je vais m'empresser de lire le deuxième et dernier tome de cette histoire.

Septembre 2016

 

Mirapolis tome 2 : les lumières du vaisseau

Le choix de chacun engage sa propre existence, mais aussi le monde dans lequel il vit !

Magnard jeunesse, 2015, 320 p.
Magnard jeunesse, 2015, 320 p.

 

Anguéo a réussi à s'échapper de la cité. Il se retrouve seul dans le monde extérieur, submergé par un flot d'émotions inconnues.

 

Heureusement, il est recueilli par Saskia, une jeune fille qui l'attire étrangement. Tout lui paraît beau, comme dans les histoires de Nakat, mais la vie libre s'avère aussi complexe et inquiétante...

 

Se croyant poursuivis, Anguéo et Saskia s'enfuient dans la montagne. Et après une halte dans un refuge, totalement épuisé par leur course folle, le garçon tombe malade.

 

Cependant, dans la cité, Liona et ses amis cherchent le moyen de s'évader...

 

L'avis de Catherine :

Je l'ai déjà dit, rien d'original à évoquer un monde d'avant une catastrophe. Cependant l'écriture d'Hélène Montardre va plus loin. Elle y ajoute toute une réflexion sur la fiction et la réalité, les histoires vraies ou fausses, et surtout cette réflexion poursuivie depuis le tome 1 sur le besoin de protéger et conserver les livres en tant que patrimoine et mémoire d'un peuple. C'est ce qui m'a porté dans cette lecture et j'ai particulièrement aimé la fin à laquelle je ne m'attendais pas. Aller vers l'avenir mais sans oublier le passé.

Les personnages sont devenus attachants et chacun se caractérise peu à peu au fil des pages. J'ai apprécié les relations qui se nouent et illustrent les valeurs humaines: amitié, tolérance, solidarité, entraide. Dans le groupe qui s'aventure à l'extérieur de la Cité chacun trouve progressivement sa place et son rôle à tenir, comme ce devrait être dans la Société.

Ce roman jeunesse fait naître bien des questionnements et regorge d'idées à débattre. Doté en plus d'une écriture très fine et agréable! Je le recommande!

Septembre 2016

voir aussi "Les autodafeurs" de Marine Carteron
voir aussi "Les autodafeurs" de Marine Carteron

 

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