Macha ou l'évasion

roman de Jérôme LEROY

Syros, 2016, 336 p.
Syros, 2016, 336 p.

An 2100 environ. C'est une longue confession que Macha entreprend à 107 ans à la demande de jeunes Cueilleurs d'histoires qui veulent se souvenir.

 

Ils vivent dans le monde de la Douceur mais Macha a connu celui d'avant, le monde de la Fin, et elle reste une des rares à pouvoir raconter l'intolérance, les violences, la peur d'un lendemain qui s'annonce si obscur. Les riches et bien-pensants s'isolaient dans des Résidences hyper protégées tandis que les gens qui croyaient encore en une solidarité humaine se regroupaient dans les ZAD, subissant régulièrement des charges de CRS...

L'avis de Catherine, prof doc :

Un roman d'anticipation, et qui pourtant semble si réaliste, si proche de notre présent…

Au gré de ce récit à la première personne, on parcourt un pays divisé où chacun se méfie de l'autre. Mais c'est aussi et avant tout l'histoire d'une femme, sa jeunesse, ses rêves et ses espoirs, son premier amour, la relation avec sa mère si fragile. Le personnage de Macha est bouleversant de vérité, chaque note de sa personnalité sonne juste. Elle a une force de caractère incroyable, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle refuse : en bref elle prend son destin à pleines mains! Face à la cruauté de son vécu, elle nous transmet malgré tout la perspective positive d'un renouveau. L'espoir que tout est encore possible si on le décide.

 

Le lecteur a le plaisir de voir apparaître des noms de lieux qu'il connaît peut-être: Le Havre, Etretat, Lillebonne, Noyons, Méricourt, et la ville de N. qui ressemble pour beaucoup à Nantes et ses alentours. J'ai aimé l'écriture envoûtante de l'auteur, la cadence du récit qui m'empêchait de reposer le livre, la crédibilité de l'histoire qui rendait les personnages proches et presque concrets.

 

J'ai un peu moins aimé certains clichés hyper caricaturés, ce monde totalement manichéen. Il est vrai que le récit est à la première personne, c'est donc le point de vue de Macha qui prime, sa vision personnelle des choses. Mais jamais l'auteur ne propose une alternative à ce point de vue arbitraire et c'est dommage. Cela me gêne, c'est un peu comme si l'auteur contredisait lui-même son propos ou voulait influencer une façon de penser.

Novembre 2019

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