Les quatre filles du Dr March

roman de Louisa May ALCOTT (1868)

 

En Amérique, sous la guerre de Sécession, le docteur March est appelé au front, laissant seules sa femme et ses quatre filles. Meg la coquette est l’aînée (16 ans). Jo, la cadette (15 ans), est un vrai garçon manqué. La timide Beth (13 ans) est la générosité incarnée tandis qu’Amy, la plus jeune, est une incorrigible égoïste. Mais leur quotidien va changer le jour où elles rencontrent leur voisin Laurie.

Mon avis :

Ma fille souhaitant voir l'adaptation filmique (de Greta Gerwig, 2020), j'ai relu le roman auparavant (ayant oublié avoir lu la version manga, c'est dire combien l'œuvre m'a marquée...). C'est plein de bons sentiments et les quatre sœurs ont chacune une personnalité bien définie, mais l'ensemble m'a semblé un peu niais et trop moralisateur.

 

A l'image, paraît-il, de l'autrice, Jo(séphine) est le garçon manqué de la famille avec ses "manières brusques" et son manque de tact. C'est indubitablement le personnage le plus fort et le plus charismatique du roman. La jolie Meg ne semble se préoccuper que de ses toilettes, Amy la petite, est une pimbêche égoïste et capricieuse. La douce Beth est une musicienne un peu falote ("Elle est trop timide pour aller à l'école", qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre). Bien sûr elles vont toutes évoluer durant cette année où on les suit, chacune cherchant à gommer ses défauts pour devenir une meilleure personne (c'est beau). 

 

Il faut dire que maman veille au grain. Modèle de générosité et de droiture, Mme March sait leur donner "une petite leçon et vous montrer ce qui arrive quand chacun pense à soi". Il s'agit de tirer réflexion de chaque événement ("Ne pleure pas mais souviens-toi de cette épreuve") et de se montrer courageuse en toutes circonstances ("Supportons notre fardeau aussi gaiement que maman"). On hésite entre sourire ou s'agacer de tant de mièvrerie. On va dire que c'est l'époque qui veut ça.

 

M. March ayant perdu sa fortune (en voulant aider un ami dans le besoin, c'est ballot), les cinq femmes vivent modestement. Enfin... les six, parce que les March mère et filles ont tout de même une Hannah à leur service (elles sont pauvres... pour des riches). Il n'empêche que les deux grandes doivent travailler pour apporter un peu d'argent, Meg en tant qu'institutrice gouvernante des enfants King, et Jo en tant que dame de compagnie auprès d'une vieille grand-tante. Pendant ce temps, leur mère "consacre toute son habileté et son énergie à une Société de Secours aux Soldats" (ce qui ne lui rapporte rien d'autre, je suppose, qu'une bonne conscience).

 

Quant au docteur (vraiment?) March, c'est un père fantôme très peu évoqué (tout comme la guerre de Sécession pour laquelle il est mobilisé). Même quand on apprend qu'il est malade, puis lorsqu'il revient à la toute fin, il reste un personnage sans réelle épaisseur. On comprend néanmoins qu'il trouve ses filles bien mûries en une année d'absence, et pleines de projets pour l'avenir. A découvrir dans le tome 2 de Little Women (le titre original), si le cœur vous en dit.

 

Patricia Deschamps, mai 2022

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