Le passage du diable

roman d'Anne FINE

- Prix Sorcières 2015 -

Voir ta mère ne te fera aucun bien.

L'Ecole des loisirs, 2015, 365 p. (Médium poche)
L'Ecole des loisirs, 2015, 365 p. (Médium poche)

Depuis toujours, Daniel vit cloîtré avec sa mère dans sa chambre. Celle-ci l'ayant persuadé qu'il était malade, il ne quitte même plus son lit, passant son temps à lire tandis que sa mère fait du crochet à son chevet.

 

Mais un jour, le docteur Marlow débarque dans la maison avec la complicité de voisins. Son diagnostic est formel : Daniel est en parfaite santé ! Le jeune garçon est libéré, et accueilli par la famille du médecin. Il n'emporte avec lui qu'un seul souvenir : une maison de poupées qui appartenait à sa mère.

 

Avec le couple Marlow et leurs trois filles, Daniel apprend à découvrir le monde. Mais il se pose tant de questions sur sa mère et son choix de vie !

Alors quand le Dr Marlow lui annonce avoir retrouvé la trace de son oncle, Daniel accepte de lui rendre visite afin d'en apprendre davantage sur le mystérieux passé de sa mère. Et le voilà débarquant dans la maison d'enfance de celle-ci, qui n'est autre que la version grandeur nature de la maison de poupées...

Mon avis :

Une histoire pleine de mystères, autour du thème de la malédiction.

Pour autant, on ne peut pas complètement qualifier ce livre de roman fantastique. Toute la première partie est consacrée à la "renaissance" de Daniel dans la joyeuse famille Marlow, notamment auprès de la plus jeune des filles, Sophie. Ambiance plutôt bon enfant donc (on se croirait dans Les quatre filles du Dr March), où l'on suit les découvertes émerveillées de ce héros qui a grandi isolé. Même si la maison de poupées, avec laquelle s'amusent les deux enfants, se révèle un objet bien intriguant...

Cette maison, et surtout les poupées qui l'accompagnent, jouent un rôle à part entière dans le roman. Et c'est là qu'entre en jeu la dimension fantastique... Avec son oncle, dans le huis-clos qu'est la maison d'enfance (aujourd'hui délabrée) qui a servi de modèle au jouet, Daniel va peu à peu démêler l'écheveau de mystères qui entoure sa mère. Car la fillette qui a vécu là avait un tempérament radicalement opposé à la femme qu'il connaissait ! D'ailleurs l'oncle lui-même révèle un caractère bien changeant... La tension monte crescendo jusqu'à l'explication finale, d'origine surnaturelle, et plus ou moins cohérente.

Un conte du siècle passé, sur lequel plane une ambiance diffuse d'angoisse et de secret mêlés, à lire de nuit, au coin du feu...

Patricia Deschamps, janvier 2016


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