Le dernier cerf

roman de Pierre COUSIN

Ex Aequo, 2014, 33 p.
Ex Aequo, 2014, 33 p.

 

Il était une fois un seigneur qui ne vivait que pour les chasses qu'il menait dans sa forêt, et les fêtes qu'il organisait.

 

Petit-René, abandonné au pied du château et recueilli par l'une des cuisinières, s'occupait des petites corvées. Sa préférée était le ramassage du bois dans la forêt.

 

C'est à l'occasion d'une chasse au grand cerf qu'un grand malheur avait glissé sur le Domaine. Et malgré lui, Petit-René fut mêlé aux événements...

(4e de couverture)

Mon avis :

Une histoire de vengeance narrée comme un conte.

C'est étrange comment certaines lectures se font écho sans qu'on l'ait cherché... Coïncidence ? Travail de l'inconscient ? Faisant une pause entre deux lectures sur le thème des loups, je tombe avec surprise dans ce livre sur une scène où le jeune héros, Petit-René, se retrouve en prise avec une meute... Plus loin, il est question de la complicité unissant les chiens de chasse avec leur maître, comme dans Les loups chantants que je viens de terminer... Enfin, enchaînant sur la nouvelle de Maupassant, "Le loup", j'y trouve d'étonnantes similitudes avec cette histoire... Les principaux protagonistes sont deux frères passionnés de chasse, au point de renoncer à toute vie de famille; un terrible accident survient pendant l'une d'elle à cause d'un animal sauvage (ici, un cerf); il s'ensuit une "poursuite infernale" mue par la haine et le désir de vengeance.

 

Comme toujours chez Pierre Cousin, l'écriture est belle et soignée, on sent que l'auteur aime les mots et il sait les manier avec justesse. La nature et la relation homme-animal sont prépondérantes dans le récit et je trouve que c'est revigorant! Comme si l'auteur cherchait sans cesse à nous ramener à un mode de vie plus simple et plus sain. Si l'on suit un seigneur qui s'égare, animé d'une folie meurtrière, le personnage de Petit-René vient contrebalancer la haine par son innocence et sa générosité de petit garçon. La fin est décrite de manière poétique, ce qui en atténue la tristesse. On comprend que c'est avant tout la souffrance qui dominait Josselin de la Motte, d'ailleurs "les serpents du remord" lui feront réaliser tout ce que sa traque du grand cerf aura entraîné comme dégâts. Cette petite morale finale est bien menée, d'autant que c'est en la présence de sa chienne Blanche que le seigneur retrouvera la joie de vivre malgré sa peine.

Patricia Deschamps, décembre 2018

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