Le crime d'Halloween

Edité avant 1999 sous le titre "La Fête du potiron".

- J'ai dans l'idée que les gens dénués d'intérêt ne se font généralement pas assassiner.

Le 31 octobre, c'est Halloween, la fête du potiron.

A cette occasion, Mrs Drake a organisé une soirée pour les "plus de onze ans." Les enfants participent aux préparatifs, sous l’œil nonchalant de Mrs Oliver, qui croque son éternelle pomme. "Savez-vous que j'ai eu l'occasion d'assister à un vrai meurtre ?" se vante Joyce, une fillette à la langue bien pendue, devant la célèbre romancière. Tout le monde lui rit au nez : Joyce ne sait plus qu'inventer pour se rendre intéressante.

 

La fête est un succès. Mais en rangeant la maison après le départ des invités, on découvre le cadavre de la petite Joyce dans la bibliothèque... Bouleversée, Mrs Oliver fait aussitôt appel à son ami, le grand Hercule Poirot.

 

Mon avis :

Ce roman, que j'ai découvert il y a vingt ans sous le titre La fête du potiron, est différent de ceux que j'ai relus ces derniers temps. Publié en 1969, dans les dernières années d'écriture d'Agatha Christie, il donne l'impression que l'auteur a voulu intégrer, dans les discussions de ses personnages, des thématiques de l'époque, sans vraiment les adopter. Il y est question de ces tueurs impunis pour des motifs psychiatriques ("Je suis fatigué d'entendre : renvoyé pour expertise devant psychiatre."), des hommes de science qui ne jurent que par les "gènes et chromosomes", des mentalités qui évoluent également ("On ne pense pas aux jeunes gens sous cet angle, de nos jours. D'un jeune homme on dit souvent qu'il est sexy ou follement séduisant, pas qu'il est beau."). Malgré tout, l'enquête d'Hercule Poirot, peut-être parce que c'est "un vieil homme qui voit approcher la fin de son propre travail", reste traditionnelle, et c'est ce que l'on aime ! Mais le contraste est étrange.

 

L'autre différence, c'est la place prépondérante accordée aux enfants, peu habituelle dans les aventures du détective belge. Il s'agit d'une "affaire de meurtre d'enfant", ceux-ci sont donc au centre de l'intrigue, que ce soit en tant que victime, de témoins... et peut-être même de coupable ! Le personnage de Miranda, "enfant étonnante", est particulièrement réussi. Les adultes sont bien sûr concernés eux aussi, d'ailleurs Poirot remonte dans les événements du passé pour élucider le meurtre présent. Cependant j'ai trouvé l'ensemble vaguement ennuyeux. Il y a beaucoup de répétitions dans les interrogatoires et la plupart des dialogues sont sans intérêt. Et si la fin réserve une surprise, j'avais deviné le coupable depuis un moment (chose qui n'arrive jamais)... 

Patricia Deschamps, octobre 2018


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