La forêt du Dessous

roman de Pierre COUSIN

Au-dessus d'eux, perforant la paroi, agonisaient les grands arbres de la forêt. Leur feuillage avait disparu, seuls restaient les branches et les rameaux, aussi blancs que des endives : racines du ciel perdues dans les solitudes souterraines.

Ex Aequo, 2014, 68 p.
Ex Aequo, 2014, 68 p.

 

Léon habite tout près d'une immense forêt. Il aime passer des heures à y observer les animaux sauvages.

 

Un soir, une étrange lueur l'attire au fond d'une grotte. Un vieil homme l'y accueille : c'est un magicien nommé Margelotte.

Margelotte lui parle du Mont-sans-vie,une grande colline au milieu de la forêt où il n'y a plus aucun arbre... parce que ceux-ci y poussent à l'envers, la tête en bas !

 

Le responsable de ce phénomène est l'Esprit des Profondeurs qui veut étendre son pouvoir sur le Monde du Dessus, le nôtre ! Or, Margelotte et tous les animaux de la forêt sont persuadés que Léon peut les sauver...

Mon avis :

Une aventure entre fantastique et écologie.

Avec la mission inattendue qui lui est confiée, Léon voit sa forêt chérie transformée en lieu bien inquiétant ! On lui parle de Skrills ("des petits êtres très forts et très laids, aux yeux luisants, aux crocs et aux griffes acérées") et d'Oryx ("énorme chauve-souris aux yeux rouges"), cependant ce danger qui plane tarde à venir pimenter la traversée de la futaie et se manifestera en premier... par de traditionnelles sorcières. Le fameux "Esprit des Profondeurs" est par contre annoncé de manière discrète mais évocatrice par "un sifflement étrange" tandis que "l'air se fait plus pesant"...

 

On se demande par ailleurs quel est le rôle du petit garçon parce qu'il ne fait que suivre Luminelle son petit compagnon de route et subir les assauts ennemis, en une longue fuite jusqu'au Mont-sans-vie. De ce côté, le récit est somme toute classique, sans aucune surprise, même si les dialogues, vivants, sont particulièrement réussis. Par contre l'aspect écologique de l'histoire aurait pu être davantage développé. Ainsi, j'ai aimé le fait que les animaux de la forêt (y compris les plus sauvages, comme les loups) s'allient autour de Léon pour contrer l'Esprit du Dessous. Celui-ci, bien que jamais décrit, m'a fait penser à l'Homme dans tout son pouvoir destructeur de nature... Le contraste est flagrant, dans le récit, entre la beauté de la forêt et la laideur, la cruauté et la bêtise des créatures ennemies - et ne le sommes-nous pas, nous qui détruisons l'environnement dont nous dépendons ?

 

Patricia Deschamps, septembre 2018

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