La bobine d'Alfred

roman de Malika FERDJOUKH

Ecole des loisirs, 2015, 174 p. (Médium poche)
Ecole des loisirs, 2015, 174 p. (Médium poche)

Harry Bonnet, 16 ans, fils d’un cuistot montmartrois, et fou de cinéma, se retrouve à Hollywood, sur le plateau n° 17, où il remplace au pied levé un second rôle souffrant et… tombe nez à nez avec Alfred Hitchcock.

 

Le metteur en scène le plus célèbre du monde commence le tournage dont il rêve depuis quarante ans : l’adaptation d’une pièce de J. M. Barrie, l’auteur de Peter Pan. C’est un secret absolu. Le film porte un faux titre et Hitchcock lui-même a pris un nom de code.

 

Mais pourquoi diable Harry a-t-il voulu voir les premières minutes du film fantôme

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Une plongée dans le cinéma américain des années 1960.

Harry, comme son père, est cinéphile. Alors quand un concours de circonstances les mènent à Beverly Hills, c'est le bonheur ! Nous sommes en 1964 et les têtes d'affiche se nomment Gene Kelly, Steve McQueen, Ingrid Bergman, Kim Novak ou encore Fred Astaire. La plupart ne sont que nommées, ou entraperçues, mais l'ambiance est là. Avec le clou du séjour, la participation à un tournage top secret du célèbre Alfred Hitchcock, l'intrigue s'auréole de mystère. Le film est tourné de nuit et le plateau uniquement accessible à quelques élus. Le personnage du réalisateur est très travaillé, on retrouve son accent, ses lubies, sa façon étouffante de traiter ses actrices. Le rôle principal est joué par la belle (mais fictive) Veronica West, dont Harry est amoureux. Néanmoins celle qui captera finalement son attention, c'est Madeleine l'insolente.

 

Car avec la disparition de la précieuse bobine ("un bout à bout des bonnes prises", 36 mn inédites de ce Mary Rose qui ne verra jamais le jour), le roman passe en mode thriller avec les deux adolescents se démenant pour la sauver. Si la première partie du livre est particulière, peut-être difficilement attractive pour un adolescent, la seconde moitié allie action, suspense et sentiments. La fin, qui donne tout son sens au prologue intervenant des années plus tard, est inattendue!

Une sympathique histoire brodée autour d'une anecdote authentique, au rythme de chapitres portant tous le titre d'un film hitchcockien.

Patricia Deschamps, décembre 2018

L'adaptation BD de Nicolas PITZ

Rue de Sèvres, 2018, 96 p.
Rue de Sèvres, 2018, 96 p.

Mon avis (★★★★) : Un album fidèle au roman, qui débute d'emblée avec un prologue avant même la page de titre (ce qui peut surprendre). Je ne sais pas si c'est le fait du graphisme très coloré, mais l'histoire m'a semblé plus actuelle, très fluide, et j'ai pris plaisir à m'y replonger dans la foulée. J'ai beaucoup aimé la double page 28-29 où le héros découvre le plateau, animé et foisonnant, du film secret, et les représentations d'Hitchcock sont très réalistes, tout comme les quelques images de films authentiques comme Vertigo. Ainsi, malgré quelques petits défauts (des personnages en mouvement peu réussis et de nombreux fonds de vignette unis), cette bande dessinée me semble plus accessible pour des adolescents, ou tout au moins une lecture complémentaire indispensable.

 


Retrouvez Takalirsa sur Facebook, Babelio, Instagram  Youtube, Twitter et Tik Tok