Je suis une légende

roman de Richard MATHESON (1954)

On s'habitue à tout quand on n'a pas le choix.

 

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Film de Francis Lawrence (2007)
Film de Francis Lawrence (2007)

J'avais envie de revoir le film (avec Will Smith) et un bibliothécaire m'a teasée sur le roman dont l'intrigue diffère. Unique rescapé d'un virus qui a plongé le monde dans l'apocalypse, Robert Neville tente de survivre dans sa maison barricadée tandis qu'une horde de vampires vient le harceler toutes les nuits. C'est un Walking dead avant l'heure, dans la lignée de Dracula et consorts.

 

Le texte est prenant d'emblée, tant on est saisi par la solitude ("Seigneur, ça va durer combien de temps encore?") et le désespoir de l'homme ("Qu'est-ce qu'il te reste? se demanda-t-il"). Des questions taraudent: que s'est-il passé (il est question de tempête de poussière et d'insectes...)? Pourquoi Neville est-il le seul survivant? Qui est Ben Cortman qui l'appelle de la rue à la nuit tombée? Des flashbacks nous en apprendront plus au fil de ce récit à l'écriture fluide.

 

L'ail, la croix, la lumière... "Pourquoi? Y avait-il une explication logique à laquelle il pût se raccrocher, sans glisser sur la pente savonneuse de la superstition?". Neville cherche une justification scientifique au vampirisme à grand renfort d'expériences sur les créatures qu'il attrape (et tue). Je n'ai pas compris tout le détail des explications mais celui-ci serait dû à un bacille (germe), et le folklore autour purement psychologique. En réalité, peu importe, ce qui touche c'est le mélange de souffrance et de colère du personnage qui cherche l'oubli dans l'alcool et en même temps témoigne d'un certain "acharnement à vivre sans nulle perspective". J'ai trouvé le passage avec le chien très émouvant...

 

Dès lors, quelle fin peut-on donner à ce genre de roman? Est-ce le début d'une "société nouvelle"? Ce dernier survivant de la "vieille race" est-il une légende de son vivant... ou quand il sera mort?

Patricia Deschamps, août 2022


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