Je suis qui je suis

roman de Catherine GRIVE

Et si le silence était pire que les mots qui blessent ?

Rouergue, 2016, 126 p. (doAdo)
Rouergue, 2016, 126 p. (doAdo)

Jeune homme ou mademoiselle ?

Lorsqu'ils croisent Raph', les gens ne savent jamais trop à qui ils ont affaire... Et l'adolescent(e) ne cherche pas non plus à les éclairer ! "C'est comme si mon intérieur ne collait pas à mon extérieur"... Mais n'est-ce pas normal à 13 ans ?

 

Alors pourquoi Raph' traîne-t-il/elle ce chagrin si profondément ancré ? Ce sont les vacances d'été, pourtant... Pourtant Raph' ne fait pas grand chose d'autre qu'un peu de tri dans ses affaires, et quelques vols de lettres dans les boîtes de ses voisins...

 

Mais comment se libère-t-on d'un chagrin pareil ?

Mon avis :

Au début du récit, le texte est écrit de telle manière que l'on ne sait pas si Raph' est un garçon ou une fille. On y découvre un(e) adolescent(e) désœuvré(e), un peu morose (comme Jeanne dans Une histoire de sable). Mal-être qui dissimule un souci identitaire bien sûr, dont découle une tristesse empreinte de mélancolie comme en témoigne la difficulté de Raph' à se séparer de certaines affaires d'enfance. Que s'est-il passé ? D'où vient ce chagrin ? A-t-il un rapport avec le bébé que sa mère attend ? Et pourquoi ces vols de courrier ? L'explication donnée au final m'a semblé un peu légère et la résolution du fameux chagrin assez peu crédible. Si l'on ressent très bien toute la fragilité du personnage, l'histoire manque de véritable intrigue et l'ensemble m'a paru un peu creux. On retiendra surtout la nécessité d'exprimer aux autres (à une amie, une grand-mère, sa mère) son ressenti intérieur, afin d'éviter de traîner, comme Raph', un malaise né d'une mauvaise interprétation. "C'est un long chemin pour être qui on est"...

Patricia Deschamps, janvier 2017

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