Des jours comme des nuits

roman de Sébastien JOANNIEZ

Rouergue, 2024, 94 p.
Rouergue, 2024, 94 p.

 

Il y a les jours d'avant, le jour où et les jours d'après. Ceux où Manon se souvient de son père, des souvenirs comme des photographies sépia, touchantes, pleines d'un amour à la sincérité bouleversante. Il y a celui où elle trouve son corps. Et puis il y a ceux d'après... La maison, le collège, le quotidien, la douleur qui se glisse partout, où les jours sont comme des nuits, où elle apprend à vivre avec ce qu'elle a vécu.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Un très beau récit sur le deuil, émouvant et sincère. Ce que ressent la jeune Manon est parfaitement rendu, parfois de manière crue (oh la terrible scène où elle découvre le corps de son père!) mais la plupart du temps de façon poétique ("Fantôme. Je ne vis pas, je hante.") et subtile, dans une sorte de douceur douloureuse. J'ai aimé les lettres qu'elle écrit à son père. J'ai aimé comment elle décrit l'absence, le manque. J'ai aimé comment elle fait bloc avec sa mère et son frère pour affronter le deuil, y faire face sans colère, avec résilience. Il y a les jours où "J'ai l'impression d'être normale. D'avoir une vie normale. Avec des petits soucis ordinaires." Et au contraire des jours où "je n'ai pas le cœur à ça", au quotidien auquel il faut faire face malgré tout. Des jours où "mon père apparaît n'importe quand, se cache n'importe où". Cependant ces moments-là ne sont pas si tristes, parce que cela signifie que "il m'accompagne encore, toujours, comme si sa mort n'avait pas coupé le fil entre nous. C'est si rassurant de la savoir près de moi!". Tous ceux qui ont perdu un proche comprendront...

 

Patricia Deschamps, avril 2024


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