Cheval de guerre

Été 1914. Dans la ferme de son père, en Angleterre, Albert grandit en compagnie de son cheval Joey. Pendant ce temps, d’immenses armées se préparent à s’affronter dans le cauchemar de la guerre.

Dès lors, le destin de Joey est tracé. Vendu par le père d’Albert aux soldats anglais, il va devoir survivre dans l’enfer des champs de bataille, auprès des Britanniques, des Français, ou du côté des Allemands. Albert et Joey se reverront-ils?

(4e de couverture)

Mon avis :

La Grande Guerre racontée du point de vue d'un cheval.

Le jeune Albert, le capitaine Nicholls, le soldat Warren, la petite Emilie et son grand-père: les propriétaires se succèdent pour Joey le beau bai roux avec son étoile blanche sur le front. Embarqué dans la guerre dès 1914, il connaîtra la cavalerie anglaise puis les tranchées françaises, passera un temps dans le camp allemand. On le suit ainsi au fil des rebondissements de sa vie mouvementée, qu'il porte les cavaliers, tire la charrette-ambulance, tracte des canons ou des obus jusqu'à l'épuisement.

Car au milieu de cette guerre "qui devenait tout le temps plus terrible" et des soldats "toujours plus jeunes", Joey le cheval partage tout avec les hommes dont il reçoit les confidences: "la fureur, la violence du fracas de la canonnade", la pluie, la boue et le froid, la faim, la souffrance, les blessures et les copains morts dans ces paysages "de désolation et de destruction". Pour tous la guerre se résume à un carnage, même si l'on y croise également des élans de solidarité voire d'amitié (pour son compagnon Topthorn par exemple). J'ai beaucoup aimé l'épisode du no man's land où le soldat Gallois et l'Allemand jouent amicalement Joey à pile ou face: "On leur a montré que n'importe quel problème peut se résoudre entre les gens, pour peu qu'ils se fassent mutuellement confiance".

Un jour enfin arrivera l'arrêt du conflit. Cependant "les héros véritables" ne seront pas revenus: "ils gisaient là-bas, en France"...

Patricia Deschamps

Novembre 2019