Catwoman : Soulstealer

roman de Sarah J. MAAS

Bayard jeunesse, 2019, 502 p.
Bayard jeunesse, 2019, 502 p.

À bientôt dix-huit ans, Selina Kane vit dans les bas-fonds de Gotham City avec sa sœur gravement malade. Condamnée à rejoindre un gang pour survivre, elle enchaine les délits jusqu'au jour où elle est recrutée par la mystérieuse et criminelle Ligue des Assassins.

 

Après deux ans d'entraînement, Selina revient à Gotham sous la fausse identité d'une riche héritière. Elle se fait désormais appeler Catwoman. Avec l'aide de Poison Ivy et Harley Quinn, elle est bien décidée à semer le chaos dans la ville. Et ce n'est pas Batwing, son ennemi juré, qui l'en empêchera...

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Quelle histoire prenante que celle de la jeune Catwoman! On la découvre adolescente, tandis qu'elle se bat (littéralement) pour survivre et surtout payer les médicaments de sa petite sœur atteinte de mucoviscidose. Au sein du gang des Léopards, elle participe à des combats clandestins où elle se distingue par sa souplesse et son agilité (merci les cours de gym), son fouet dévastateur et surtout sa détermination sans faille.

 

Quand on la retrouve deux ans plus tard, elle est encore plus impressionnante. Outre le fait que son entraînement intensif au sein de la Ligue des Assassins (dont on a un aperçu à travers quelques flashbacks significatifs), c'est l'organisation implacable de son plan qui bluffe. Chacun des vols qu'elle perpétue auprès du gratin de Gotham City est minutieusement orchestré. On se laisse embarquer avec plaisir dans ces scènes mêlant action, technologie et ingéniosité. Au quotidien, la super-héroïne se dissimule sous l'identité de la riche Holly Vanderhees, et le jeu de cache-cache avec Luke Fox, alias Batwing (le bras droit de Batman qu'une mission retient ailleurs), est très drôle. Voisins sans le savoir, ces deux-là oscillent entre rivalité et romance.

 

L'entrée en scène de Poison Ivy la femme-plante, puis de Harley Quinn l'imprévisible, sont fracassantes. Les trois femmes, qui se complètent dangereusement, forment un girl power détonnant. Ivy manie les toxines comme personne et Harley est experte en explosifs. Ensemble, elles fascinent autant qu'elles font peur et le GCPD (Gotham City Police Department) voit plus d'une fois la situation lui échapper!

 

Mais ce qui séduit encore plus dans ce roman, ce sont les petites fêlures de tous ces héros. Ancien Marines, Luke est toujours sous le coup d'un traumatisme de guerre. Selina a grandi dans l'un des quartiers les plus pauvres de Gotham, fuyant une mère alcoolique et violente, et constamment préoccupée par l'état de santé de sa sœur. L'un comme l'autre veulent réparer les injustices du monde, chacun à leur manière. Ivy veut "sauver la planète". Si Harley est si instable, irrémédiablement attirée par des personnalités comme le Joker (qui fait également une apparition, brrr), c'est parce que "cette ville l'avait obligée à grandir trop vite et trop brutalement".

 

On se demande longtemps (même si l'on s'en doute) en quoi consiste la mystérieuse "mission" que Catwoman s'est donnée. Pourquoi la Ligue qui l'a formée la poursuit. Cette intrigante chose qu'elle détient. A quoi va servir l'argent des vols. Et puis tout s'imbrique dans les derniers chapitres. La jeune femme en devient encore plus attachante. Si j'ai trouvé la fin un peu mélodramatique, l'ensemble est très filmique, plein de bonne énergie et de belles valeurs à transmettre!

 

Patricia Deschamps, décembre 2020


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