Wonder Woman à Super Hero High

roman de Lisa YEE

Pouvoirs, malice et caractère : le tiercé gagnant.

Bayard jeunesse, 2016, 309 p.
Bayard jeunesse, 2016, 309 p.

Wonder Woman est la fille de la reine des Amazones, Hippolyta. Elle vit depuis toujours sur l'île tropicale de Paradise Island, au milieu des femmes guerrières. Mais son rêve n'est pas de succéder à sa mère : elle veut intégrer Super Hero High, le collège des super-héros, afin "d'apporter sa contribution au monde".

 

La candidature de Wonder Woman est aussitôt acceptée : grâce à sa capacité à voler et à sa force incroyable, elle a le potentiel pour "devenir l'une des plus grandes super-héroïnes de l'histoire de l'humanité".

 

C'est donc avec enthousiasme que la jeune fille fait son entrée à Super Hero High. Mais tout le monde ne semble pas apprécier son arrivée : à peine installée dans sa chambre avec sa colocataire Harley Quinn, qu'elle reçoit un message de menace anonyme...

 

Mon avis :

Le marque-page, c'est cadeau !
Le marque-page, c'est cadeau !

Avec sa célèbre super-héroïne et sa superbe couverture (très colorée, avec des cartes détachables), il donne envie ce roman ! On y retrouve plein de graines d'héroïnes comme Bumblebee, Poison Ivy, Katana, Hawkgirl et aussi Harley Quinn en bloggeuse aguerrie avec sa manie de tout filmer pour sa chaîne HQTV : "La caméra de Harley n'épargnait personne" ! Quant au clan des pestes, il se compose d'Emma Frost, de Cheetah et de Golden Glider. On a même droit à la journaliste Lois Lane ! L'univers est donc sympathique et prometteur.

Pour autant, je n'ai pas pleinement accroché. Déjà, le personnage de Wonder Woman, au début tout au moins, m'a semblé un peu niais et sans véritable personnalité. Ayant reçu "une excellente éducation" dans le milieu très fermé des Amazones, l'adolescente est complètement déconnectée de son temps, agissant souvent de manière ringarde. Excessivement polie et trop gentille, elle a des allures de "princesse parfaite" un peu ridicule : "Tu vas devenir la chouchoute, ça risque d'être écœurant d'ailleurs". Naïve, un peu gourde ("Prends un siège" et elle embarque la chaise...), elle enchaîne pourtant les bourdes - ce dont se délectent Frost et sa bande. On comprend que "Wondy" a une énorme pression sur les épaules, du fait de la réputation de sa mère et des attentes de ses professeurs : "pas facile de prendre la relève d'une légende". L'auteur joue aussi la carte des "petits défauts de leur idole qui la rendaient que plus sympathique", arguant que ces collégiens hors norme "ne sont encore que des ados", "laissons-les s'amuser et faire des erreurs"... Cependant j'ai trouvé que c'était maladroitement amené.

D'autre part il ne se passe pas grand chose à Super Hero High, les préoccupations étant les mêmes que dans n'importe quel établissement scolaire. Certes le contenu des cours diffère (vol, combat, création de costume..!) et "certains ne sont là que pour la gloire", mais il est toujours question d'amitié et de rivalité, d'intégration et de réussite, d'obstacles et d'efforts, de stress et d'amourette... rien de bien original, donc. Quant à l'enquête relative aux menaces, elle n'est guère évoquée, et sa résolution se précipitera à la toute fin de manière un peu hâtive. La dernière partie heureusement offre un peu d'action avec le tournoi de super-triathlon qui oppose les élèves à d'autres collèges de super-héros (ou de super-vilains avec la "Caïd academy"). Wonder Woman comprend que les super-pouvoirs individuels ne suffisent pas, que "c'est notre union qui fait notre vraie force". Et surtout, elle se libère enfin de son propre carcan : "Il était temps pour elle d'assumer qui elle était, sans se soucier des autres". Le récit se termine avec l'arrivée d'un nouveau personnage... à suivre !

Une idée de départ séduisante mais un roman sans surprise.

Patricia Deschamps

Décembre 2016


Supergirl à Super Hero High

Un costume, c'est comme une signature ! Il signale au monde qui vous êtes, d'où vous venez et où vous allez.

Bayard jeunesse, 2017, 316 p.
Bayard jeunesse, 2017, 316 p.

 

Après avoir perdu ses proches dans l'explosion de sa planète Krypton, Kara alias Supergirl arrive sur Terre.

 

Mais à peine a-t-elle trouvé une famille d'accueil qu'elle doit la quitter pour intégrer le très prestigieux collège des super-héros. Morte de trac, Supergirl se distingue dès le premier jour par ses superpouvoirs exceptionnels.

 

Cependant elle ne maîtrise pas sa force et déclenche catastrophe sur catastrophe...

Mon avis :

Supergirl : voilà une super-héroïne très attachante ! Orpheline ayant peur d'être "vraiment seule au monde", elle a à cœur de s'intégrer à Super Hero High et de se faire des amis, mais elle manque cruellement de confiance en elle... La perte brutale de ses parents et de sa planète d'origine ont transformé sa vie de manière irréversible. La gentillesse de Martha et Jonathan Kent, qui ont aussi recueilli Clark alias Superman, ne peut remplacer la complicité que l'adolescente entretenait avec sa mère... Et puis elle ne maîtrise pas du tout les super-pouvoirs qu'elle se découvre une fois sur Terre (force, rapidité, super-vue laser, super-ouïe), enchaînant petites maladresses et même gros dégâts partout où elle passe : "Elle semblait avoir un don pour cafouiller".

 

Cependant sa maladresse est touchante et plusieurs de ses camarades vont s'allier pour l'aider. C'est avec plaisir que l'on retrouve des figures phares de l'école de super-héros telles que Wonder Woman "le général d'armée" responsable sur qui on peut toujours compter, Harley Quinn la youtubeuse, Beast Boy le métamorphe ou encore Katana la samouraï (qui est au centre du tome 4 de la série). Sans oublier la vieille documentaliste Granny Gâteau qui réconforte tout le monde avec ses cookies!.. Mais c'est une jeune fille sans pouvoir qui va devenir la meilleure amie de Supergirl : Barbara l'assistante technique dont le Q.I. et les compétences informatiques deviendront peu à peu indispensables à la petite bande... et qui reviendra dans le prochain épisode sous le nom de Batgirl ! Barbara, consciente de la fragilité de Supergirl ("ses doutes, ses états d'âme, elle les gardait pour elle"), s'efforce de lui faire comprendre que "finalement, elle n'était pas si nulle que ça". J'ai beaucoup aimé le chapitre, très drôle, où les super-héros mettent leurs super-pouvoirs au service de la ferme des Kent !

 

Malgré tout Supergirl continue de douter et culpabilise même dès qu'elle se sent un peu mieux : "En s'autorisant à être heureuse, ne serait-ce que par instants, ne trahissait-elle pas la mémoire de ses parents ?"... Il faudra attendre le grand affrontement final pour qu'elle se révèle enfin. Car Super Hero High est l'objet de tentatives d'effraction par "l'Explotunnel" qui apportent une touche de suspense à l'intrigue. Qui sont ces mystérieux individus extérieurs qui tentent de s'infiltrer dans l'école, et pourquoi ? Une fois de plus, c'est en alliant leurs talents que les graines de super-héros viendront à bout de la menace... et Supergirl saura enfin "ce que c'est d'être une super-héroïne" !

Patricia Deschamps

Août 2018

Batgirl à Super Hero High

Toute ma vie, j'ai admiré mon père et j'espère un jour me montrer digne de l'exemple qu'il a été pour moi : en combattant le crime, le mal et l'injustice.

 

Batgirl est la nouvelle recrue du collège des super-héros. Mais la jeune fille se sent ordinaire à côté de ses camarades qui possèdent tous d'incroyables pouvoirs.

 

Lorsqu'une productrice de télé la recrute pour participer au grand jeu-concours TéléGeek, Batgirl décide de faire ses preuves en se mesurant aux plus grands experts en informatique du pays... Mais sa maîtrise des technologies va se retourner contre elle et provoquer une véritable catastrophe.

Mon avis :

L'originalité de ce troisième épisode, c'est que l'héroïne n'appartient pas aux "véritables super-héros". Ex-assistante technique de Super Hero High, Barbara Gordon est toujours perçue ainsi par la plupart des élèves ("Ils ne me considèrent pas comme l'une des leurs") et va devoir faire ses preuves en tant que Batgirl. A la différence de ses camarades, elle n'a aucune capacité physique spéciale, ce qui la fait beaucoup douter, notamment lors des cours de sport! Son unique atout est "son flair inouï pour les sciences et les technologies" ("aucune machine n'a de secret pour elle") qui la rend capable de bricoler n'importe quel objet dans le but de lui apporter des améliorations. On se délecte de tous les gadgets qu'elle imagine, notamment la Bat-Ball (sorte de fouet pour immobiliser l'ennemi) et les rangers équipés de ressorts et de ventouses qu'elle invente pour compenser son absence de super-pouvoirs.

 

L'autre difficulté vient du fait que son père, le commissaire Gordon, n'approuve pas sa volonté de devenir super-héroïne (il craint pour sa sécurité). "Super Hero High semble être devenu tabou" et à la maison, Batgirl ne peut partager avec lui son enthousiasme pour tout ce qu'elle apprend. Heureusement elle peut compter sur le soutien de Supergirl, chargée de la coacher, et des autres élèves. C'est un plaisir de retrouver toute la petite bande (Wonder Woman, Beast Boy, Cyborg, Poison Ivy, Katana, Hawkgirl, et même Cheetah et Star Sapphire) dans l'ambiance hautement fantaisiste (super pouvoirs obligent!) de cette école un peu spéciale. Il existe un réel esprit de solidarité et d'entraide au sein de la bande, et avec Barda la Furie repentie, Batgirl va peu à peu trouver sa place à l'issue d'un combat virtuel cette fois ("leur champ de bataille, c'était le code"), entre pros de l'informatique, mais tout de même entourée de ses amis qui lui feront réaliser toute "la valeur du travail d'équipe", elle qui a si longtemps préféré agir seule.

Le roman se termine sur la mystérieuse disparition de Katana la samouraï, prochaine héroïne a être mise en avant dans la collection!

Patricia Deschamps

Novembre 2019


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