Vol au-dessus d'un nid de coucou

roman de Ken KESEY

Stock, 1969, 447 p.
Stock, 1969, 447 p.

 

L’infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service de l'hôpital psychiatrique. Jusqu’au jour où débarque McMurphy, un sacré énergumène tout droit sorti de prison, bien décidé à redistribuer les cartes et à redonner un peu de dignité et d’espoir aux malades. Rebelle et gouailleur, il engage alors à ses risques et périls une résistance acharnée contre l’institution.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

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C'est en voyant la bande annonce de Ratched sur Netflix que j'en suis venue à m'intéresser à Vol au-dessus d'un nid de coucou: la série étant un préquel dans lequel on voit l'infirmière en chef, jeune, réaliser ses premiers sévices, je voulais connaître au préalable l'œuvre d'origine. J'ai commencé par le roman (déniché dans la réserve de la médiathèque), dans lequel j'ai trouvé assez peu de tension, moins que ce que j'imaginais en tout cas. Dans la longue scène d'ouverture, on voit comment l'arrivée de Mc Murphy, avec "sa gouaille et ses bouffonneries", vient perturber le fonctionnement bien huilé du service dirigé par Miss Ratched et ses trois "moricauds". On assiste aux humiliantes séances de psychanalyse collectives ("le Collectif thérapeutique") et on comprend vite que cet asile d'aliénés sensé réparer les dégâts causés par la société ne fait que les accentuer. Déçue de ne pas être plus impressionnée par les méthodes employées et par le rythme assez lent du roman, je l'ai abandonné au bout de 80 pages pour passer au film (emprunté à la médiathèque lui aussi).

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Dès les premières pages du roman, j'imaginais bien Jack Nicholson dans le rôle de Mc Murphy. Et comme de fait, il incarne parfaitement ce personnage provoquant et en même temps soucieux de libérer les patients de l'emprise de Miss Ratched. Lors de la partie de pêche en mer, on voit bien la complicité qui se tisse entre ces hommes démolis par la vie et j'ai trouvé l'épisode touchant. Le film (datant de 1975), tout comme le roman qui l'a inspiré (1962), ont vieilli, cependant je ne regrette pas d'avoir pris le temps de me faire une idée plus précise de ces œuvres cultes.

 

Quant à la série Netflix, c'est une vraie réussite, avec des personnages déjantés, des scènes bien gores et de nombreux rebondissements dans le scénario. Bien sûr cela ne suffirait pas sans une réalisation soignée: j'ai adoré le travail sur les couleurs, très tranchées, sur les décors (intérieurs luxueux, paysages magnifiques), les cadrages et les transitions ou superpositions de scènes. Il y a un côté vintage qui ne va pas sans rappeler l'ambiance d'autres films ou séries des années 50. On y évoque également en filigrane des thématiques telles que les droits des femmes, l'homosexualité, les discriminations raciales. Et bien sûr on est très content que les pratiques médicales visant à soigner les maladies psychiatriques aient évolué!

 

Patricia Deschamps, octobre 2020


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