See you in the cosmos

roman de Jack CHENG

Bayard jeunesse, 2018, 291 p.
Bayard jeunesse, 2018, 291 p.

Alex Petroski, 11 ans, est passionné d'astronomie. Son héros, c'est Carl Sagan ; il l'admire tellement qu'il a donné son nom au chiot abandonné que sa maman l'a laissé adopter. D'ailleurs, sa maman n'est pas contrariante : tant qu'Alex lui fait la cuisine et ne l'embête pas pendant les journées qu'elle passe au lit, elle est plutôt permissive. Elle n'émet donc pas d'objections lorsque son fils lui annonce qu'il part seul à un congrès de fans d'aérospatiale.

 

Le périple d'Alex commence. Au fur et à mesure, il en enregistre le compte-rendu de son voyage sur un iPod qu'il prévoit d'envoyer dans l'espace, à l'attention d'éventuels extraterrestres...

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Le road trip d'un petit garçon animé par sa passion de l'espace aussi bien que son désir de retrouver son père.

Du haut de ses onze ans, Alex fait preuve d'une grande maturité : "J'ai 13 ans en responsabilité" et "je suis capable de comprendre des choses compliquées". Hyper calé en sciences, il impressionne bon nombre d'adultes du SHARF, le festival de lancement de fusées auquel il se rend par ses propres moyens. Persuadé qu'il existe une vie extraterrestre, Alex réalise sur son iPod (qu'il souhaite envoyer dans l'espace) des enregistrements à destination d'éventuelles créatures. Le texte est entièrement composé de ces enregistrements dans lesquels il tutoie les E.T. et on a d'ailleurs l'impression d'en être un ! Parfois ces enregistrements retranscrivent des discussions sous forme de dialogues et didascalies, et c'est alors comme si on était au théâtre. Cette forme apporte un peu de légèreté à l'ensemble, montrant qu'Alex reste tout de même un enfant avec ses rêves... et ses illusions.

 

Alex est un enfant livré à lui-même. Son père est mort quand il avait trois ans, "si bien que tout ce que je me souviens, c'est ce qu'on m'a raconté". Or sa mère, qui peut s'enfermer plusieurs jours dans son mutisme et qui ne semble pas du tout s'occuper de son fils (c'est même lui qui lui prépare ses repas), est avare d'informations. Ronnie, son grand frère de 24 ans, est parti vivre à Los Angeles. Alors Alex s'invente des souvenirs : "C'est comme si mon père était un puzzle". On le sent malheureux, jaloux de la relation que son camarade Noah entretient avec son propre père, et c'est touchant. Au SHARP, il rencontre "des personnes passionnées par l'espace" comme lui, qui seront également sensibles à ce petit garçon courageux, "seul enfant à être venu sans sa mère ni son père", et le prendront sous leur aile, "trouvant admirable ce que tu fais".

 

Avec Steve, Zed puis Terra, Alex connaîtra bien des changements dans sa vie ! Tous l'aideront dans sa quête de vérité (concernant son père, mais aussi sa mère), renouant le dialogue avec Ronnie "qui ne veut jamais parler de rien !", l'encourageant à poursuivre ses objectifs même s'ils nécessitent des sacrifices ("Ne laisse jamais personne te dire que quelque chose est impossible."), et surtout lui faisant réaliser que ce qu'il recherche, en réalité, "il l'a déjà"...

 

Patricia Deschamps, septembre 2018


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