Robin des graffs

roman de Muriel ZÜRCHER

On peut pas avoir de futur si on n'a pas eu de passé.

Thierry Magnier, 2016, 284 p.
Thierry Magnier, 2016, 284 p.

 

Sam, la nuit, tague sur les murs de Paris des couples d’animaux de l’arche de Noé. Le jour, il va chanter au cimetière du Père Lachaise en hommage aux SDF morts dans la rue. Pour gagner sa vie, il joue aux échecs avec la vieille Mme Decastel, intelligente, acariâtre et généreuse aussi.

 

C’est au commissariat du quartier qu’il rencontre une petite fille fugueuse en mal d’affection. Bonny décide que Sam sera sa nouvelle famille et part avec lui. La police est sur les dents : capturer le tagueur adoré des réseaux sociaux et qui défie les forces de l’ordre, retrouver la petite fille et son kidnappeur.

 

Texte : babelio

L'avis de Catherine, prof doc :

« Aimer, c'est risquer de souffrir ». Et pourtant il n'y a rien de plus beau que d'aimer. Le roman de Muriel Zürcher met en scène divers personnages qui se croiseront à un moment ou un autre, et tous ont ce point commun : une difficulté à aimer et/ou se faire aimer. C'est parfois passager, ça dure parfois depuis l'enfance. Un couple qui tente de ne pas sombrer, une enfant qui s'enfuit du foyer pour se trouver une famille, un couple sur le point d'exister, un jeune en mal être depuis la perte de ses proches, deux dames âgées isolées chacune à sa manière...

 

Malgré les incertitudes et aussi les souffrances de ces personnages, le roman est positif et plein d'entrain. On suit les personnages au gré de dialogues cocasses, de scènes amusantes autant qu'émouvantes. L'auteur les aime et nous les propose sous leur meilleur jour et avec un grand respect. On pourrait les croiser dans la rue tellement ils sont crédibles de vérité.

 

Pas de temps mort dans cette lecture, les épisodes alternent efficacement. Il y a le graffeur qui recouvre les murs de Paris avec ses graffs d'animaux - pourquoi ? Quel est son but ? Il y a cette gamine de cinq ans qui fugue constamment, en recherche d'une famille. Il y a cette vieille dame qui paye des personnes pour jouer avec elle aux échecs les après-midi. Puis il y a l'équipe de police qui recherche la fugueuse et tente de mettre la main sur le graffeur dont tous les médias raffolent.

D'autres surprises encore car je n'ai pas cité tous les personnages rencontrés, seulement les principaux.

 

La solidarité semble être le maître mot et peu à peu certains traumatismes du passé vont s'estomper, et les sentiments vont prendre toute la place.

Une mention particulière pour les succulents dialogues avec la petite fille, pleins de mots heureux, d'expressions réinventées, à nous redonner le sourire !

Bref un roman coup de cœur !

Novembre 2016


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