Photophobia

roman de Tom DECKER

- Ça te plaît, Saffron Hills ?

- Il me semble, oui. C'est très joli, toutes ces grandes maisons.

- Ce qui est moins joli, c'est les gens qui vivent dedans.

Milan, 2017, 288 p.
Milan, 2017, 288 p.

Darla, jeune fille de seize ans et Hopper, son père alcoolique, baratineur et arnaqueur, fuient de camping en camping pour échapper aux gens qu'ils ont escroqués. Jusqu'au jour où ils atterrissent dans une petite ville de Caroline du sud, Saffron Hills, où sont bien décidés à prendre un nouveau départ.

 

Malheureusement Darla s'intègre difficilement dans son lycée où tous les élèves sont obsédés par les selfies, les grosses voitures et les concours de beauté. Sa situation ne fait qu'empirer quand elle commence à avoir des visions qui la projettent dans le corps d'un meurtrier aimant photographier ses victimes... Celui-ci semble s'attaquer à des étudiants de son campus...

Mon avis :

J'avais acheté ce roman pour Halloween mais il ne fait pas peur... Cependant c'est un très bon thriller! J'ai beaucoup aimé l'ambiance, très américaine, de Saffron Hills, avec ses "gosses de riches friqués et snobinards" et son sacro-saint concours de miss qui incarne "toutes les obsessions de la ville: l'argent, l'apparence, les privilèges de la beauté". L'héroïne contraste avec ce petit monde, elle qui n'a toujours vécu qu'en mobile-home aux côtés d'un père alcoolique vivant de magouilles. D'ailleurs on le lui fait bien sentir au lycée ("ce lieu de torture")...

 

On accroche d'emblée au personnage de Darla, à la fois forte et fragile, et le fait qu'elle ait des visions des victimes du tueur ajoute au mystère de l'intrigue, même si l'on devine rapidement le coupable (mais pas toutes les ficelles). Les meurtres sont plutôt bien mis en scène et l'idée du psychopathe photographe est bien trouvée ("Petit sourire, dernier soupir"). Les personnages secondaires sont bien campés, avec d'un côté les Canons qui ont tout de même une certaine pression, Sasha la punkette rebelle (néanmoins "c'est facile quand on a un père assez riche pour payer la note"), sa mère Patti qui subit toujours le contrecoup d'un traumatisme passé. Le père de Darla, Hooper, est touchant dans ses tentatives (souvent avortées) de reprendre sa vie en main. Quant à Annie l'artiste, elle apporte un peu de légèreté à une ambiance oppressante.

 

J'ai également aimé le fait que l'intrigue tourne autour de secrets du passé qui resurgissent... La solution se trouve en effet dans les sinistres événements de 1995, autour du mystérieux Walter West...

Une histoire bien menée dans une atmosphère prenante!

Patricia Deschamps, octobre 2019


Retrouvez Takalirsa sur Facebook, Babelio, Instagram  Youtube, Twitter et Tik Tok