Parvana, une enfance en Afghanistan

BD d'après le roman de Deborah ELLIS et le film réalisé par Nora TWOMEY

Texte français d'Isabelle ALLARD

Je ne suis ni un garçon ni une fille.

Hachette, 2018, 77 p.
Hachette, 2018, 77 p.

 

Parvana, une jeune fille de onze ans, vit avec sa famille à Kaboul, sous le régime des talibans. Son père, professeur d'histoire blessé lors d'un bombardement, travaille désormais au marché où il lit les lettres à ceux qui ne savent ni lire ni écrire.


Le jour où il se fait arrêter, tout bascule. Son épouse et ses filles ne peuvent survivre sans lui, car les femmes n'ont pas le droit de travailler ni même de sortir seules. Désespérées, elles élaborent un plan : Parvana se fera passer pour un garçon afin de subvenir aux besoins de sa famille...

Mon avis :

voir la bande annonce du film
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Une bande dessinée qui a le mérite de remettre au goût du jour un excellent roman sur la condition des femmes en Afghanistan. Je me souviens l'avoir lu (et apprécié) il y a des années cependant je n'ai pas retrouvé dans cet album l'intensité des émotions ressenties à l'époque, certainement parce que les illustrations sont issues du film d'animation, qui n'a pas le même impact sur papier.

 

Ainsi j'ai trouvé que le récit ressemblait davantage à un épisode qu'à un témoignage : l'accent est avant tout mis sur la détermination et le courage de Parvana pour retrouver son père, davantage que sur les interdits imposés aux femmes, même si ceux-ci émergent en filigrane. Marier la sœur aînée, Soraya, pour s'échapper de Kaboul, offusque, tout comme le passage où la mère de Parvana est battue pour être sortie seule. Mais ce n'est pas ce que l'on retient en refermant le livre : l'histoire est essentiellement axée sur la complicité qui unit la fillette à son "baba". Après son arrestation, elle prend sa place sur le marché pour continuer à vendre ses services de lecteur, déguisée en garçon. Elle s'évertue même à transmettre à son ami Deliwar les contes maintes fois entendus. Ensemble, les deux enfants enchaînent les petits boulots afin de gagner un peu d'argent et leur solidarité dans le malheur est touchante. Malgré tout l'ensemble reste caricatural, avec d'un côté des "méchants" (nombreux) et de l'autre quelques "gentils" - encore un effet du dessin animé.

Cette BD constitue donc une première approche du sujet pour les jeunes lecteurs mais ne vaut pas la lecture de l'original (ou d'autres récits sur la même thématique).

 

Patricia Deschamps, mars 2019


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