Missouri 1627

roman de Jenni HENDRICKS et Ted CAPLAN

Bayard jeunesse, 2021, 360 p.
Bayard jeunesse, 2021, 360 p.

À 17 ans, Veronica a un avenir prometteur. Élève populaire et brillante, elle vient d'être admise dans une prestigieuse université et sa vie semble toute tracée. Pourtant, le jour où elle découvre qu'elle est enceinte, son monde s'écroule et toutes ses certitudes s'envolent. Elle n'est pas prête. Parfois, dans la vie, il y a des tests qu'on préfèrerait rater...

 

Sa seule solution : se rendre dans une clinique à 1627 kilomètres de chez elle afin d'avorter. Désespérée, elle se tourne vers son ex-meilleure amie, Bailey, punkette affranchie, la seule à qui elle peut demander de l'aide.

Commence alors un périple sur les routes des États-Unis.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

"Unpregnant", official trailer
"Unpregnant", official trailer

Quand un incident de parcours entraîne une remise en question.

Autrefois, Veronica Clarke et Bailey Butler étaient amies. Mais elles ont pris des chemins différents. Veronica est le "cliché intégral", élève brillante et populaire qui sort avec le BG du lycée, destinée à être major de promo et à intégrer une grande université. Bailey est la gothique cynique, solitaire et persiflée. Mais voilà que Veronica tombe enceinte et veut tout faire pour "sauver les apparences". Ses copines, "impossible de leur avouer", ses parents, très croyants, encore moins. Les circonstances font que Bailey croise son chemin et voilà les deux filles engagées dans un road trip jusqu'à Albuquerque au Nouveau Mexique, à destination d'une clinique où l'on peut avorter sans autorisation parentale.

 

Veronica et Bailey se retrouvent dans différentes situations cocasses qui apportent un peu de légèreté à une situation par ailleurs éprouvante (ce Kevin, quel pot de colle!). Mais là n'est pas l'essentiel. Les adolescentes, qui vont progressivement retrouver la complicité perdue, sont amenées à exprimer honnêtement leurs sentiments et Veronica va reconsidérer en profondeur son attitude. Bailey lui ouvre en effet les yeux sur sa "peur de casser ton image de fille parfaite": si Veronica cache son état à ses amies, c'est parce qu'elle a "peur de ce que les gens penseraient de toi". Une attitude superficielle, qui engendre des relations toutes aussi superficielles la faisant souffrir ("C'est tellement petit, tout ça. Tellement futile."). A l'inverse, Bailey est une véritable amie, "pas quelqu'un à qui je ne laisse voir que le meilleur de moi-même".

 

C'est donc une nouvelle Veronica que l'on voit naître au fil des kilomètres, métamorphosée et épanouie ("Je me sens plus vivante que jamais"), et qui finit par renoncer à "quelque chose que je ne voulais pas vraiment": la popularité aux dépens de l'authenticité.

Patricia Deschamps, mars 2021


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