Lettres à ma mère

Petite histoire des relations maternelles à travers la correspondance de personnages célèbres

Ed. Le Robert, 2015, 127 p. (Mots intimes)
Ed. Le Robert, 2015, 127 p. (Mots intimes)

Qu'on soit écrivain, architecte ou psychanalyste, que l'on soit du siècle dernier ou encore auparavant, il n'y a pas d'âge pour écrire à sa mère tout son amour pour elle.

Car même si comme André Gide, on peut être en désaccord avec elle, chaque fois l'intensité des relations est bien tangible.

 

"Tu sais que je t'aime beaucoup,

quand même."


Si elle est source de tendresse, une mère est aussi là pour apporter du réconfort (Gaston Biron, soldat de la Grande Guerre), elle est un "refuge" (Saint-Exupéry) pour toute la vie. A 40 ans encore, Baudelaire ressent le besoin de se confier à la sienne, et même de l'appeler au secours lorsque sa détresse devient insurmontable.

 

Oui on a tous besoin d'une mère bienveillante à ses côtés, pour nous écouter, nous rassurer, et surtout qu'elle soit fière de nous (Françoise Dolto) ! Une mère qui nous aide à passer les grandes étapes de la vie, une mère qu'on regrette parfois, sur le tard, d'avoir fait souffrir étant jeune (Paul Eluard)... Et quelles que soient les relations qu'on entretient avec elle, une chose est sûre : il n'y a pas de place pour l'indifférence, et il n'est jamais trop tard pour apprendre à la connaître (Simenon).

Mon avis :

Un petit recueil à la mise en page soignée et dynamique, mais qui laisse un peu sur sa faim ! 22 personnalités plus ou moins connues, de Mme de Sévigné à Gérard Depardieu, se livrent dans de (trop) courtes lettres, introduites par une présentation pertinente de son auteur qui précise également le contexte de sa rédaction, et illustrées d'un portrait de celui-ci. Le panel sélectionné est très varié (on y trouve notamment d'émouvantes lettres des deux guerres, comme par exemple celle de Guy Môquet), et parfois même surprenant : j'ai beaucoup aimé celle de Le Corbusier, qui a un style étonnant, et nous offre une belle réflexion sur le temps qui passe à l'occasion de son 40e anniversaire puis de la mort de son père.

L'ensemble est donc alléchant, mais les extraits ne donnent qu'un maigre aperçu de la correspondance en question. Ce recueil n'est en réalité qu'une découverte qui laisse le lecteur un peu frustré. Par contre il donne envie d'en lire davantage sur certains auteurs ! Les textes peuvent être compris dès le niveau 4e mais dans le cadre d'une étude en classe : mieux vaut connaître un peu les auteurs avant de se lancer dans cette lecture, sinon elle perd beaucoup de son intérêt.

 

Patricia Deschamps, novembre 2015

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