Les filles modèles

BD de Lisette MORIVAL (scénario) et Audrey BUSSI (dessin), d'après le roman de Marie POTVIN

1. Guerre froide

Kennes, 2019, 47 p.
Kennes, 2019, 47 p.

 

Laura n'espère qu'une chose: voir son père revenir à la maison. Mais lorsque sa mère décide d'aller vivre chez son nouvel amoureux, son rêve s'écroule. Pour ajouter à son malheur, elle devra partager la chambre de Marie-Douce, la fille de son beau-père. Gentille, sage et toujours parfaite, cette dernière l'énerve au plus haut point. Laura se fixe pour objectif de séparer leurs parents! Commence alors une véritable guerre froide entre les deux ados. Cependant Marie-Douce est moins vulnérable qu'elle en a l'air...

 

(4e de couverture)

Mon avis :

lire le début
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J'ai beaucoup aimé le graphisme de cette bande dessinée aux couleurs vives et tranchées, sans trait noir: l'ensemble est très lumineux! La mise en page est dynamique, avec des vignettes aux formes variées et des personnages qui sortent du cadre.

 

L'intrigue est rythmée elle aussi avec deux héroïnes au fort caractère, même si leurs personnalités sont différentes. Laura est plutôt paresseuse et bordélique, mais très "cool et populaire" au collège. Plus discrète, Marie-Douce cache néanmoins beaucoup de détermination derrière ses airs de princesse. J'ai aimé les scènes où elle impressionne tout le monde avec ses prises de karaté!

 

Entre les deux il y a Corentin, ami proche de Laura... et amoureux de Marie-Douce. L'adolescent va essayer d'arranger les choses entre les demi-sœurs ("Je suis sûr que vous pourriez vous entendre") en donnant une leçon à Laura qui l'a embarqué malgré lui dans sa "guerre": "C'est toi le monstre, Laura. Tu étais prête à tout pour lui nuire mais tu voulais une guerre où seule Marie-Douce aurait mal". Peu à peu, Laura réalise qu'elle s'est trompée sur celle-ci ("Je pensais m'ennuyer et j'ai passé un bon moment").

 

La dernière partie propose plusieurs rebondissements coup sur coup, liés à l'apparition de la mère de Marie-Douce qui nous propulse dans le monde superficiel du show-business ("du glamour et du naturel, du sophistiqué qui reste simple"). Le tome se termine tandis que la jeune fille est à l'aube de sa nouvelle vie...

 

Patricia Deschamps, décembre 2020

2. Star d'un jour

Kennes, 2020, 47 p.
Kennes, 2020, 47 p.

 

Marie-Douce débarque en France pour y passer l'été avec son demi-frère Corentin. Elle espère y oublier sa récente dispute avec Laura. Mais sa mère ne va pas lui laisser de répit: malgré ses 13 ans, elle décide de la transformer en icône de la mode et de la plonger dans l'univers des stars.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Je suis toujours autant emballée par le graphisme, un peu moins par l'intrigue. Tout cela est très girly et en même temps plein de vie. Plusieurs thématiques intéressantes sont soulevées en filigrane. On suit en parallèle Marie-Douce en vacances en France avec sa mère et Laura restée au Québec. Les deux situations s'opposent et se rejoignent tour à tour.

 

Tandis que l'une découvre avec émerveillement le petit univers de sa célébrité de beau-père (qui est acteur), l'autre s'ennuie et regrette son attitude passée ("J'ai été méchante mais maintenant ça me déprime de vivre sans elle").

Et puis peu à peu Marie-Douce déchante. Les talons et le maquillage la mettent mal à l'aise (elle n'a que 13 ans!), tout comme les amis parisiens de Corentin, "des enfants gâtés qui se regroupent pour se lancer des défis". Celui-ci est toujours amoureux d'elle mais il leur est interdit le moindre rapprochement par leurs parents respectifs... En fait, Marie-Douce se retrouve dans la même position que Laura dans le tome 1 lorsqu'elle a intégré son nouveau foyer ("Pour que notre nouvelle famille fonctionne au mieux, j'ai établi un certain nombre de règles")!

 

En réalité, le point commun entre les histoires de chacune des filles, c'est la question des apparences et de la popularité. Laura est tiraillée entre son amitié pour Samantha et Constance, les copines de vacances avec qui elle s'entend très bien, et sa volonté d'être vue dans la bande d'Alexandrine au collège ("Vous, vous ne cadrez pas"). De leur côté, la mère et le beau-père de Marie-Douce subissent le poids des apparences: "Valentin tient à sa réputation (...) c'est pour son image de famille idéale".

 

Les dernières pages réservent une nouvelle série de rebondissements et voient les deux filles à nouveau réunies... pour de nouvelles aventures!

 

Patricia Deschamps, décembre 2020


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