Le secret du dernier poilu

roman de Catherine CUENCA

Je l'ai regardé dans les yeux et j'ai vu sa souffrance d'homme. La même que la mienne. Des fois, je me dis que si les Français et les Allemands s'étaient regardés dans les yeux avant la guerre, alors cette catastrophe n'aurait pas eu lieu.

Oskar, 2012, 90 p. (Histoire et Société)
Oskar, 2012, 90 p. (Histoire et Société)

Tous les mercredis midi, Laura va déjeuner chez son arrière-grand-père, pépé Eugène. Pépé Eugène a cent neuf ans et c'est le dernier "poilu" (soldat français) de la Première Guerre mondiale.

 

Ce jour-là, au journal télévisé, on parle de la commémoration du 11 novembre 1918, date de l'armistice qui a mis fin aux combats. Un reportage est consacré aux soldats de la Grande Guerre. Soudain, pépé Eugène reste pétrifié devant l'écran : il vient de reconnaître le vétéran allemand qui passe à la télé, Willi Hoffmann !

 

Car bien qu'il raconte volontiers ses souvenirs de guerre, le vieil homme a jusque là gardé un secret concernant cette terrible période : il a, en 1916, fraternisé avec un Allemand dans les ruines d'un petit village alors qu'ils étaient tous les deux blessés et attendaient les secours...

 

Pour Laura, il n'y a aucune hésitation à avoir : il faut retrouver Willi Hoffmann pour que les deux vétérans reprennent contact !

Mon avis :

Un roman court et facile à lire qui rend la thématique de la Première Guerre mondiale accessible aux plus jeunes, d'autant plus qu'il est complété en fin d'ouvrage par un dossier concis mais complet, comprenant dates, explications et photos.

 

L'auteur évoque la Grande Guerre sous un angle original : celui des fraternisations avec l'ennemi, très mal vues à l'époque ! C'est pour cela d'ailleurs que l'arrière-grand-père de Laura n'en a jamais parlé à sa famille. J'ai trouvé l'histoire du vieil homme touchante, il a une façon d'évoquer ses souvenirs très pudique. On sent que ceux-ci restent douloureux malgré le temps passé... Catherine Cuenca a su parfaitement retranscrire les émotions recélées dans les nombreux témoignages qu'elle a parcourus.

 

Enfin, j'ai été sensible également au lien qui unit Laura avec son pépé Eugène. Malgré son grand âge, le vieil homme reste attentif et malicieux, et on ressent bien la complicité qui existe entre les deux personnages.

 

Un joli récit qui évoque une guerre impitoyable avec beaucoup d'humanité !

 

Patricia Deschamps, novembre 2013


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