La jeune fille qui parlait aux singes

roman de Benoit GRELAUD

Fleurus, 2018, 288 p.
Fleurus, 2018, 288 p.

Louise est malentendante depuis sa naissance. Âgée de quinze ans, elle est tourmentée par ses angoisses liées à la surdité et manque de confiance en elle.

 

Sa vie bascule lorsqu'elle fait la connaissance de Jérôme, un jeune homme de son âge qui aide son père au refuge pour gorilles en voie d’extinction.

 

Très vite, elle noue une amitié forte avec Kiko, une femelle gorille qui a des difficultés à s'intégrer à son clan. Louise s'identifie à l'animal et va même arriver à instaurer une communication en lui apprenant la langue des signes...

(4e de couverture)

L'avis de Catherine, prof doc :

Des thèmes forts mais un roman décevant…

L'idée de départ est intéressante : une jeune malentendante tente d'entrer en communication par la langue des signes avec un gorille isolé.

Sauf que l'intention d'écriture ne suffit pas à réussir un roman s'il manque les autres ingrédients. L'ensemble est bien trop invraisemblable (par exemple la jeune fille se prend d'amitié pour le gorille alors qu'elle l'a à peine vu, puis décide de lui apprendre la langue des signes sans l'avoir revu, vit d'autres choses entre temps, puis après la moitié du livre va enfin au contact de l'animal…). Chaque situation est très « téléphonée », le manque de profondeur est flagrant dès le départ, et le ton bien trop édifiant à mon goût ! Il manque de la poésie et de la passion en évoquant la nature et les gorilles ! Quelques adjectifs ne suffisent pas, il faut une implication émotionnelle pour toucher le lecteur, et là ce n'est clairement pas le cas. Quant aux dialogues ils sont parfois peu crédibles (les propos rapportés ne peuvent pas être prononcés par des jeunes, on sent l'adulte derrière qui fait sa page d'écriture, ça sonne faux) et parfois indigents !

 

Le thème est explicitement donné : l'auteur souhaite mettre en avant la langue des signes et les problèmes des malentendants. Or pourquoi ne pas illustrer davantage ce moyen de communication justement ? Rien n'est vraiment expliqué si ce n'est quand Louise entre en contact avec le gorille, mais c'est tellement rapide et ça parait tellement facile que cela perd toute crédibilité. La partie « communication avec le gorille » est cependant la plus intéressante mais frustrante au possible car pas assez exploitée. C'était là, selon moi, l'enjeu du roman. 

Bref je suis déçue par ce livre car je pense que les jeunes méritent des textes de qualité, avec de véritables intrigues, des idées qui développent leur réflexion tout en les laissant libres de penser par eux-mêmes.

Décembre 2018


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