Jacques Prévert n'est pas un poète

BD de Christian CAILLEAUX (illustrations) et d'Hervé BOURHIS (scénario)

Je déteste la hiérarchie et l'ordre.

Dupuis, 232 p. (Aire libre)
Dupuis, 232 p. (Aire libre)

 

Des côtes méditerranéennes aux terrasses de Montparnasse, Jacques Prévert incarne l'avant-garde bouillonnante des années vingt.

 

Proche de Duhamel, Aragon ou Tanguy et Carné, celui qui fut poète malgré lui se place à la convergence des arts visuels et littéraires. Son humour permanent et ses humeurs spontanées le firent connaître du Tout-Paris.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

feuilleter le début de l'album
feuilleter le début de l'album

Après avoir découvert les moments-clés de la vie de Jacques Prévert dans le petit roman de Murielle Szac, j'approfondis ma connaissance de l'artiste avec cette bande dessinée.

Une excellente introduction retrace brièvement le parcours de Prévert, puis on plonge dans un album déstabilisant, à l'image de l'homme évoqué. Le texte, écrit à la première personne, fait revivre le franc-parler de l'auteur. La mise en page, très libre, s'affranchit des vignettes pour exposer des scènes superposées qui peuvent parfois sembler surchargées (on perd un peu le sens de lecture) mais qui sont résolument anticonformistes et vivantes comme l'était Prévert lui-même. Pas vraiment d'intrigue mais une succession de saynètes qui démarrent avec le service militaire en Turquie, aussitôt suivi du retour à Paris avec l'installation dans le quartier Montparnasse en compagnie des copains surréalistes. Le tout respire la joie et la bonne humeur des "années folles". Prévert est un adepte de la plaisanterie et des jeux de mots, voire de la provocation lors de ses soirées bien arrosées.

 

On le suit dans ses débuts littéraires plutôt difficiles : ses premiers scénarios et les textes de ses chansons perturbent le public. C'est avec le film de Michel Carné, Les enfants du paradis, et avec son recueil Paroles qu'il obtiendra la consécration. On apprend qu'il a beaucoup voyagé et fréquenté de nombreuses célébrités de l'époque (Jean Gabin, Clark Gable, Serge Gainsbourg, etc.). Mais au bout d'un moment tous ces épisodes un peu décousus ont semblé trop longs à la néophyte que je suis. Les personnages sont nombreux et les propos pas toujours clairs, ce qui m'a donné une impression de confusion.

L'album se termine en 1948 avec la chute malencontreuse de Prévert par une fenêtre qui lui valut plusieurs jours de coma. Pourtant l'artiste "n'est pas mort, j'ai encore plein de projets", et vu qu'il vivra encore trente ans, je suppose qu'une suite est prévue.

Patricia Deschamps, décembre 2018

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