Herstory, histoire(s) des féminismes

livre documentaire de Marie KIRSCHEN et Anna Wanda GOGUSEY

Le problème vient du regard que nos sociétés posent sur les femmes.

La ville brûle, 2021, 262 p.
La ville brûle, 2021, 262 p.

Savez-vous que le mot « féminisme » est issu du vocabulaire médical? Que l'on doit l'un des discours les plus importants de l'histoire des femmes à une esclave afro-américaine qui ne savait pas lire? Que les femmes n'ont jamais brûlé leur soutien-gorge dans les années 1970? Que Wonder Woman a été créée par un homme polyamoureux adepte de bondage, qui souhaitait faire de la propagande féministe? Concepts, théorie, mèmes, figures marquantes, petites et grandes histoires: voici les références indispensables de A comme Adelphité à W comme Womanism.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Ce livre est "une grande balade dans l'histoire des féminismes à travers ses principaux termes et mots-clés". De l'avortement au droit de vote, en passant par toutes sortes d'événements et de portraits marquants, il fourmille d'anecdotes passionnantes (et passionnées!), de références cinématographiques, de playlists (d'hymnes féministes par exemple) et autres conseils lecture. On peut le lire dans l'ordre ou piocher dans les concepts évoqués, faire une lecture intégrale ou glaner une information. Il est riche et captivant, militant sans être pesant, il fait prendre conscience de certains faits (comme les revendications spécifiques des femmes noires) et on apprend plein de choses!

 

Parmi les articles qui m'ont marquée, il y a celui sur la charge mentale (qui me concerne), ainsi que ceux sur les crimes passionnels ("Plus que des crimes d'amour, ce sont des crimes d'ego") et le harcèlement de rue qui montrent bien la banalisation des violences faites aux femmes (harcèlement sexuel au travail, violence conjugale, viol pas toujours reconnu comme un crime...). Soit dit en passant, le mot féminicide ne désigne pas seulement le meurtre d'une femme (simple féminisation de homicide) mais bien le meurtre d'une femme "en raison de sa condition de femme".

 

J'ai appris que le 8 mars était une commémoration bidon, date imaginaire d'une grève fictive. Que "La Fronde" avait été le premier journal français entièrement fabriqué par des femmes sous la houlette de Marguerite Durand ("Il s'agit de montrer que les femmes sont aussi douées que les hommes"). Enfin j'ai mis une expression sur cette tendance du cinéma à présenter les femmes comme des objets de désir: le "male gaze".

C'est donc un excellent ouvrage à acquérir sur "l'empowerment féministe" afin de faire évoluer les mentalités!

Patricia Deschamps, février 2022


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