Doppelgänger

manga de Vanessa Chihiro TAMAKI

série en 4 tomes
série en 4 tomes
Kazé,  2020, 200 p.
Kazé, 2020, 200 p.

 

Accusé à tort dans une affaire de meurtres en série, Makoto Kenzaki est exécuté. Par un coup du sort, il se retrouve projeté dans le temps juste avant que les crimes ne soient commis. Pour empêcher les meurtres à venir et se venger du véritable assassin, le Makoto du futur choisit comme partenaire… son double du passé. Ensemble, ils vont alors mener l’enquête pour découvrir le coupable. Le compte à rebours est lancé...

 

(4e de couverture)

Mon avis :

En lisant le résumé ("Le Makoto du futur choisit comme partenaire son double du passé"), j'ai eu peur de m'emmêler entre les deux héros et les époques mais pas du tout, l'intrigue est très claire et linéaire. On découvre Kenzaki en prison peu de temps avant son exécution, puis on assiste à son retour onze ans en arrière et à la rencontre avec son moi d'avant les meurtres. J'ai trouvé ce démarrage un peu lent étant donné que tout était déjà expliqué sur la 4e de couverture.

 

Et puis on entre dans les détails de l'affaire. On évolue dans le domaine de la sculpture (le métier du héros), ce qui est original. Les victimes sont toutes des étudiants du groupe des Beaux-Arts de l'époque, dont Kenzaki est l'unique survivant... ce qui l'a d'emblée placé dans la ligne de mire de l'horrible inspecteur Danki. Les deux Kenzaki s'associent pour trouver le coupable avant son forfait mais ils n'ont pas le même objectif: le jeune souhaite sauver ses anciens camarades, tandis que l'autre cherche vengeance.

 

J'ai aimé les oppositions graphiques entre les doubles. Les événements ont bouleversé le personnage qui n'a plus rien à voir avec qui il était. Malgré tout il reste en phase avec lui-même ("On est donc reliés, toi et moi"), comprenant et partageant ses sentiments passés et actuels. C'est la dernière partie du manga la plus intéressante selon moi: on y apprend des éléments capitaux dans l'histoire, liés à la fois aux faits (le professeur qui a péri dans l'incendie; son assistant, gravement blessé et toujours hospitalisé; un psychopathe mystérieux -le meurtrier?- qui réalise des sculptures humaines) et aux victimes (que cache la troublante Natsuki?). J'ai aussi apprécié le fait qu'avec le recul, Kenzaki voie les choses et les gens différemment et qu'il cherche à agir sur le passé afin de contrarier les événements (et surtout le véritable assassin).

C'est un manga dont je lirai volontiers la suite, d'autant que la série ne fait que quatre tomes!

Patricia Deschamps, décembre 2020


Doppelgänger, tome 2

J'ignore quelles sont les conditions pour voyager dans le temps... Si la condition est une soif de vengeance assez puissante pour tordre l'espace-temps...

Kazé,  2020, 202 p.
Kazé, 2020, 202 p.

 

 

Makoto Kenzaki et son double du passé se sont alliés pour retrouver le coupable des meurtres en série avant qu’il ne les commette. Après avoir analysé la chronologie des événements et établi le profil de l’assassin, ils décident d’interroger les futures victimes.

(4e de couverture)

Mon avis :

La scène d'ouverture racontant l'un des assassinats place d'emblée ce tome 2 dans l'action. Beaucoup de tension et de suspense également, avec un tueur psychopathe vraiment inquiétant ("Cette ordure est carrément givrée!") et des pistes pourtant solides qui s'envolent...

L'intrigue tourne cette fois autour du personnage de Rei Kooriyama, l'une des futures victimes. Cette "reine de glace" a beaucoup changé physiquement mais semble toujours instable psychologiquement... Mensonges et cachotteries règnent dans le groupe!

 

Mais ce qui inquiète surtout le héros, c'est que "le futur commence à changer" sous l'influence de son retour dans le passé et des actes qu'il y commet... "Je n'avais pas reçu ce message à l'époque", "Ça n'était pas arrivé à l'époque": se pourrait-il que les horaires, les lieux et l'ordre des crimes se trouvent modifiés eux aussi? L'assassin lui-même semble modifier ses plans au fur et à mesure!

J'avoue qu'au bout d'un moment, je me suis un peu perdue dans les méandres de l'intrigue... jusqu'à ce qu'un coup de théâtre relance mon intérêt: et si le coupable avait lui aussi voyagé dans le temps pour assouvir sa vengeance? Saginuma par exemple, l'assistant du professeur qui est mort des suites de l'incendie... Vite, le tome 3!

Patricia Deschamps, février 2021

Doppelgänger, tome 3

Mon rêve, c'est de sculpter des œuvres marquantes, capables d'émouvoir les gens.

Kazé, 2020, 202 p.
Kazé, 2020, 202 p.

 

 

Après enquête, Makoto et Kenzaki ont abouti à la folle conclusion que Saginuma, déjà mort et enterré, était le coupable qu'ils recherchaient. Mais l'affaire se corse lorsqu'ils comprennent que ce dernier a également fait un saut temporel pour accomplir sa vengeance. Face à un psychopathe instable et imprévisible, le duo doit passer à la vitesse supérieure pour le stopper.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Makoto et Kenzaki sont embarqués dans un double objectif: empêcher les meurtres mais aussi briser le cercle vicieux et sans fin de la vengeance. Or il est bien difficile pour Kenzaki de pardonner à Soginuma ("Il a volé ma vie!") qui, de plus, "veut me faire porter le chapeau". Un flashback sur l'enfance de celui-ci évoque les traumatismes à l'origine de son comportement ("Pour atteindre le summum de son art, il faut parfois savoir franchir une certaine ligne"). Par ailleurs on voit l'inspecteur Danki sous un autre jour, plus humain: dans le privé, c'est un père aimant et inquiet pour sa fillette malade... Est-ce l'intervention de Kenzaki dans le passé qui l'a lui aussi changé ("Il a pris un coup de vieux")?

 

Si le manga propose quelques bonnes scènes d'action autour du tueur (enlèvements, séquestrations, meurtres), j'ai trouvé que le récit traînait un peu et se répétait. D'autre part les émotions sont souvent exprimées de manière excessive, à grand renfort de gros plans et de textes énormes aussi racoleurs qu'inutiles à l'intrigue. Cependant j'ai apprécié la complicité qui unit le tandem et l'aide à affronter les événements. Un mystère tourne toujours autour du professeur et de ses modèles vivants: ne serait-il pas un manipulateur ayant fait tuer ses modèles par Soginuma afin de mieux réussir ses sculptures?

Patricia Deschamps, février 2021

Doppelgänger, tome 4

Kazé,  2020, 202 p.
Kazé, 2020, 202 p.

 

En tentant de sauver leurs amies des griffes du tueur, Makoto et Kenzaki trouvent, chacun de leur côté, des indices qui leur permettent d'identifier le coupable! Mais l'affaire est encore loin d'être terminée... Une terrible course-poursuite est lancée entre les deux alter-ego lorsque l'un veut empêcher l'autre de se faire justice lui-même. Sans oublier que l'inspecteur Danki voit en Makoto Kenzaki le suspect idéal... Alors que le suspense atteint son paroxysme, le destin pourra-t-il vraiment être déjoué?

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Ce quatrième et dernier tome commence fort avec un coup de théâtre nous révélant le véritable assassin! Ensuite le rythme ne faiblit pas, avec beaucoup de rebondissements ainsi qu'une course contre la montre de Makoto à la poursuite de Kenzaki afin de l'empêcher de mettre son plan à exécution (tuer le coupable et se suicider ensuite). L'intrigue est riche, voire complexe, et il m'a fallu lire attentivement pour tout suivre! On revient notamment sur l'histoire personnelle du meurtrier ("Quel genre de vie as-tu bien pu mener pour devenir un tel monstre?") afin de comprendre son mobile et la raison pour laquelle il cherche à faire porter le chapeau au héros. La fin ne m'a pas semblé très claire et comme dans le tome précédent, le graphisme est souvent exagéré, avec de grands traits de crayon et de la typographie racoleuse. Mais dans l'ensemble c'est une série prenante avec des surprises jusqu'au bout!

Patricia Deschamps, février 2021

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