Confession inachevée

Biographie de Marilyn MONROE

Etre un raté à Hollywood, c'est aussi pénible que de mourir de faim devant un festin. (...) Seule dans ma chambre, je ne cessais de me lamenter. J'allais chercher un emploi de serveuse ou de secrétaire. Aucun travail ne me faisait peur.

Mais quelque chose m'empêchait de revenir au monde morne et sans amour de Norma Jean, la petite esclave orpheline.

Ce monde-là, je le fuyais toujours, mais il continuait à m'environner.

Robert Laffont, 2011, 240 p.
Robert Laffont, 2011, 240 p.

C'est en 1954 que l'agent de Marilyn, Charles Feldman, contacta Ben Hecht pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès - Les hommes préfèrent les blondes et Comment épouser un millionnaire -, et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandale. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur le papier...

 

Pour des raisons personnelles, elle ne poursuivit pas ces séances de travail, mais confia le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours. Vingt ans après avoir recueilli ces feuillets, douze ans après cette soirée d'août où Marilyn s'est endormie à jamais dans la solitude de sa villa, Milton Greene décida de révéler au public ce que la star elle-même avait à dire...

Texte : 4e de couverture

Mon avis :

Oui je sais : on a déjà tout lu, tout vu, tout entendu sur Marilyn... Et pourtant, c'est une personnalité tellement fascinante que je ne peux m'empêcher de me replonger de temps à autre dans son terrible destin.

 

J'ai commencé par admirer les deux carnets de photos, pertinemment commentées par le fils de Milton Greene, le photographe ami de l'actrice. Et puis je me suis plongée dans l'autobiographie, récit nostalgique d'une star prisonnière d'une douloureuse enfance malgré le chemin parcouru.

 

Tout commence avec Norma Jean, la pauvre Norma Jean dont le père est réduit à une photo et dont la mère est précocement internée dans un asile d'aliénés. Norma Jean la mal-aimée, trimballée dans des familles d'accueil, honteuse de son statut d'orpheline et qui rêve que quelqu'un s'intéresse à elle. Et puis un jour elle découvre le pouvoir de séduction de son corps, cet "ami détenteur d'un pouvoir magique", qui lui vaudra bien des baratins de la part des dragueurs et de jalousies de la part des femmes...

 

Car le chemin de Norma Jean à Marilyn Monroe est long et laborieux, semé d'interminables journées à subir les rejets des studios ("Vous n'êtes pas photogénique"), la misère qui oblige à mendier le moindre dollar et la faim qui empêche de dormir. L'arrogance des riches aussi, et les plans douteux des "agents". Et même une fois devenue (enfin !) célèbre, elle ne rencontre que du mépris de la part de ses pairs.

 

C'est tout cela que raconte Marilyn, avec simplicité et surtout grande humilité. Non elle n'a aucune culture mais elle adore lire et suit des cours d'histoire de l'art. Peut-être n'a-t-elle aucun talent mais elle prend des leçons d'art dramatique. Oui elle a défauts mais ils sont bien peu de choses au regard de tous ces personnages inconsistants qui peuplent les soirées hollywoodiennes !

 

Il en résulte un texte émouvant empreint d'une profonde souffrance, d'un continuel sentiment de solitude aussi : "Le public était la seule famille, le seul prince charmant, le seul foyer dont j'avais jamais rêvé." Et bien sûr on regrette que l'actrice ait abandonné ce projet autobiographique (juste après son mariage avec Joe DiMaggio)...

Patricia Deschamps, juillet 2014

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