C'était la guerre des tranchées 1914-1918

BD de Jacques TARDI

Les textes de cette page ont été réalisés par Michaël, 14 ans, en classe de 3e.

Casterman, 1993, 128 p.
Casterman, 1993, 128 p.

Cet album est dédicacé au grand-père de Tardi qui a fait toute la guerre et a survécu. C'est d'ailleurs grâce à ses récits que Tardi a pu faire cette BD.

C'était la guerre des tranchées est aussi inspiré de plusieurs films et livres sur le sujet, ainsi que sur la documentation fournie par le spécialiste Jean-Pierre Verney, notamment des photos d'époque.


Dans cette BD, il n'y a pas qu'une histoire mais plusieurs scènes quotidiennes vécues par les soldats. Par exemple :

Le soldat FAUCHEUX est envoyé en reconnaissance dans le no man's land mais comme il ne revient pas, le soldat BINET part à sa recherche... il se fait tuer à son tour.

Le soldat chargé d'apporter à manger au régiment (qui est en réalité le grand-père de Tardi) est arrêté par des tirs ennemis ; il se blottit dans la boue... Le lendemain il se rend compte qu'il a passé la nuit allongé sur un mort, les deux mains dans son ventre...

Il y a aussi l'histoire de MASURE, blessé, qui fraternise avec un Allemand caché dans une cave. Celle du jeune juif qu'on envoie sur le front alors qu'il vient d'obtenir une permission. Ou encore l'histoire de BOUVREUIL, l'artiste qui fabrique des objets à partir de débris de métal, en pensant à sa femme qui travaille à l'usine d'armement : avec l'argent gagné, il veut lui offrir un cadeau. Malheureusement il ne rentrera jamais...

Mon avis :

Mon professeur de français nous a demandé de présenter un livre sur le thème de la Première Guerre mondiale. J'ai choisi celui-ci car ce n'est pas souvent que l'on voit des BD en noir et blanc, ça m'a intrigué, et puis j'avais entendu du bien de TARDI.

La composition des planches est toujours la même : trois vignettes horizontales de même taille, qui signifient la monotonie des jours qui passent sans que rien ne change. Cette BD nous montre l'horreur de la guerre et ce que les hommes voyaient tous les jours sur le front. Le noir et blanc donne un côté très sombre qui accentue la dureté de la guerre. D'ailleurs dans tout le livre on ne voit que des ruines, avec des trous d'obus, tout est détruit, dévasté. Il y a énormément de morts, déchiquetés, désarticulés, mutilés, avec des membres arrachés et des visages éclatés. Tardi montre que la Grande Guerre a été un carnage, une véritable boucherie.

présentation de la BD et interview de l'auteur (images d'archive INA)
présentation de la BD et interview de l'auteur (images d'archive INA)

On trouve beaucoup de portraits de soldats dans cet album, des soldats de toutes nationalités. Par exemple, page 32, la guerre est vue par un Allemand puis par un Français et on se rend compte qu'aucun des deux ne veut la guerre mais qu'ils y ont été forcés. L'auteur évoque aussi les Sénégalais et les Algériens qu'on a obligés à se battre au front pour la France. 

J'ai bien aimé cette BD car les dessins sont bien faits, ils sont très réalistes. Les histoires sont variées, elles donnent plein de détails sur cette guerre atroce. Tardi s'intéresse surtout aux hommes et leurs souffrances, on sent bien leur peur, leur désespoir et leur angoisse, qui auront lieu jusqu'au bout, d'ailleurs : le 11 novembre 1918, certains soldats sont morts un quart d'heure avant l'arrêt des combats...

Novembre 2015

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