Anna Caritas

roman de Patrick ISABELLE

1. Le sacrilège

- Je ne sais pas ce qu'on a réveillé... mais c'est encore dans la maison.

Kennes, 2019, 329 p.
Kennes, 2019, 329 p.

 

Le retour de Marianne Roberts au prestigieux collège Anna Caritas semble avoir enclenché une série d'événements bizarres dans la petite ville de St-Hector. William Walker n'a jamais cru à ce genre de phénomène. Pourtant, lorsque lui et ses amis décident d'interroger l'au-delà, ils réveillent quelque chose d'étrange dans la maison de Sabrina et bientôt, cette force surnaturelle semble s'attaquer à eux sans répit. Forcé d'admettre son impuissance face à l'ennemi invisible, William, accompagné de ses fidèles complices, Anthony et Gabrielle, n'aura pas d'autre choix que de se tourner vers celle qu'il essayait d'éviter à tout prix : Marianne.

 

(4e de couverture)

Mon avis :

Comme L'asile du Nord publié chez le même éditeur, ce roman commence par une séance de Ouija qui dérape. Sauf qu'ici pas d'équivoque: "On baigne dans l'occulte". Phénomènes inexpliqués ("Les objets bougeaient dans sa chambre, elle entendait des murmures lorsqu'elle était chez elle"), pentagramme ("Quand l'étoile est inversée comme celle qui a été gravée dans le mur, ça représente l'énergie négative"), esprit vengeur ("La ville au grand complet était hantée par une force obscure"), exorcisme: l'intrigue est classique mais efficace.

 

Il règne une certaine ambiance dans la petite ville de Saint-Hector imprégnée par la légende de Marianne Roberts ("Marianne continuait à alimenter la machine à rumeurs de l'école et de la ville") dont le père, star du rock, a été retrouvé mort dans son manoir avec sa jeune épouse, dans d'étranges circonstances. Depuis, la jeune fille au look gothique a été démonisée. Le personnage est bien campé, à la fois fort et fragile. Les héros forment un groupe hétéroclite qui se complète bien. Sabrina est la "possédée" dont on voit l'attitude (et l'apparence) évoluer au fil des semaines. Anthony le sportif est l'incrédule qui s'embarque dans l'aventure uniquement pour sa petite amie Gabrielle. Celle-ci développe des visions/rêves prémonitoires qui promettent une belle évolution par la suite. Quant à William le narrateur, il est celui qui tente de concilier tout le monde, fasciné par Marianne et le monde occulte qu'elle lui fait découvrir, et en même temps habité par la peur qu'il génère.

 

Le récit se lit très bien, porté par son atmosphère et par ses personnages. A l'issue de ce premier tome, si certaines interrogations trouvent réponse, tout n'est pas réglé ("Une ombre guettait Maddox") et l'esprit malin semble bien attendre son heure dans l'obscurité...

Patricia Deschamps, août 2021


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