15 jours sans réseau

roman de Sophie RIGAL-GOULARD

Je pense sincèrement que tout est possible, si on se donne la peine de lever de temps en temps les yeux de ses écrans pour les poser ailleurs.

Rageot, 2017, 212 p.
Rageot, 2017, 212 p.

 

Privés de réseau ! Pour Emilie, 12 ans, qui adore FB et Instagram, Ambroise, 15 ans, qui ne peut vivre sans être connecté à sa team du jeu The way to war, et leur petit frère Lucien qui adore sa gameboy, ces vacances de détox numérique à la campagne sont un cauchemar. Il faut cesser de tweeter, liker, poster, snaper, scorer… et laisser tous les appareils hors de portée. Vont-ils protester, tricher ou jouer le jeu ? Supporteront-ils de vivre 15 jours sans Wi-fi ?

 

Texte : Babelio

Mon avis :

Programme "Zéro réseau" : en seriez-vous capable ? Dans la famille Ramier, ceux qui relèvent le défi ne sont pas forcément ceux qu'on croit !

Le plus réfractaire, c'est Ambroise, l'aîné en classe de seconde, accroc aux jeux vidéo en ligne et "accroché à son portable comme un naufragé à une bouée" : "au bord de l'implosion", il fait de la résistance, cherchant par tous les moyens à capter du Wi-fi. Celui qui est le plus à l'aise, c'est le petit Lucien : adepte du Scrabble, il est à l'origine le moins "connecté". Quant à Emilie, l'héroïne, elle est entre les deux, en manque de son compte Facebook tout juste créé mais résignée à tenir un journal de bord même si "ça fatigue d'écrire".

 

Avec eux dans ces chambres d'hôtes, une autre famille, habituée des lieux pour être déjà venue l'été précédent. D'emblée la fille, Elise, qui a l'âge d'Ambroise, agace le frère et la sœur par son adhésion au projet. Mais à force de les encourager en douceur à participer aux activités proposées, Elise va progressivement faire évoluer leur attitude. Car la jeune fille n'est pas si ringarde ! Et fait preuve d'un humour parfois décapant : "Se couper du réseau, c'est se retrouver face à soi-même. Cela peut être douloureux pour certains. Surtout quand on a un monde intérieur un peu vide".

 

Si le manque est indéniable, donnant l'impression d'être "isolés du reste du monde" (Lili aimerait partager ce qu'elle vit avec ses amies, prendre des photos, poster des commentaires), les Ramier vont trouver d'autres façons d'occuper leur temps et surtout redécouvrir "le plaisir d'être en famille". Plus disponibles, ils prennent le temps de profiter les uns des autres, de discuter, de rire même, alors que "d'habitude, dès qu'on s'arrête quelque part, vous sortez toujours vos téléphones" (se plaint Lucien). La fratrie se redécouvre ("on s'entendait super bien pour une fois"), apprend à "juste profiter de ces instants", bref Lili se sent "connectée à la vraie vie" ! Au bout du compte, "manquer de réseau nous a rapprochés" et "j'avais du mal à nous reconnaître".

 

Pour autant l'intrigue reste crédible et le discours sensé car "tout le monde a du mal à couper" et il ne s'agit pas de revendiquer un arrêt total (et illusoire) de l'usage des technologies ("Je vis avec mon temps"). Par exemple, Emilie n'a pas besoin de tout dire sur Facebook, et doit bien reconnaître qu'elle n'a manqué "aucune nouvelle extraordinaire". Ainsi, la conclusion de cette petite aventure sera pertinemment dosée : "Oui au réseau, mais non à son utilisation déraisonnable". Un objectif qui devrait être appliqué dans toutes les familles...

Patricia Deschamps, août 2017

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