L'or et la boue : Haumont 14-16

roman de Christophe LAMBERT

Comme beaucoup de garçons, j'avais joué à la guerre lorsque j'étais enfant. Mais le jour où je me suis retrouvé au milieu d'une bataille, pour de vrai, cela n'avait plus rien d'un jeu, je peux vous le garantir.

C'était le 14 décembre 1914, du côté de Verdun.

Nathan, 2002, 123 p. (Les romans de la mémoire)
Nathan, 2002, 123 p. (Les romans de la mémoire)

 

Blessé superficiellement sur le champ de bataille, Casimir Desforges est dispensé de combat et se retrouve assistant téléphoniste : avec son ami Martin, il pose des lignes téléphoniques afin d'assurer la liaison entre les avant-postes et l'arrière.

 

Fin octobre 1915, la guerre mène Casimir et Martin du côté d'Haumont, petit village en bord de Meuse. Là, Martin révèle à Casimir une histoire mystérieuse qu'il tient d'un vieux surnommé "Patte-folle" : il y aurait, dans la forêt d'Haumont, au pied d'un vieil autel gallo-romain, un somptueux trésor enfoui !

 

Mais comment entreprendre les recherches sans attirer l'attention des autres soldats ? Sans oublier la présence toute proche des Allemands, juste de l'autre côté de la colline ! Ni une ni deux, Casimir et Martin entreprennent de creuser un tunnel à la faveur de la nuit...

Mon avis :

Quelle bonne idée que cette histoire de chasse au trésor en pleine guerre ! Cela apporte un peu de légèreté à une thématique qui peut être oppressante. Le tunnel représente d'ailleurs pour les deux compères un moyen de fuir les atrocités de leur quotidien pendant quelques heures en se réfugiant dans leur imaginaire.

 

Ultra documenté, l'auteur truffe le récit de détails et d'anecdotes qui redonnent vie à cet impitoyable conflit dès les premières pages. La vie dans les tranchées, le marché noir, les tirs d'obus, les blessés et le "cafard du poilu", le froid, la peur, le manque des proches, la lassitude face à un conflit interminable, Christophe Lambert réussit le pari d'associer la précision historique au suspense de l'intrigue, autour d'une histoire d'amitié renforcée par l'intensité du contexte ("Etait-ce la guerre qui rapprochait les gens à ce point ?"). N'oublions pas la touche d'humour aussi autour du personnage de l'adjudant-chef Payant, gradé borné et stupide que Casimir prend plaisir à caricaturer !

 

Merci à mes collègues de français qui m'ont fait découvrir ce roman, je comprends maintenant pourquoi elles l'étudient chaque année avec leurs élèves de 3e !

 

Patricia Deschamps, novembre 2013


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